Avertissement : ceci est un article long et technique qui raconte comment j’ai fait la capote de Schnaps. Je n’en voudrai pas à ceux qui se baladent sur le blog dans le but de voir de jolies photos et voyager avec nous s’ils passent outre la lecture de cette prose « modes et travaux » !
Une fois que l’on a les arceaux, qu’on les a fixés au bateau, c’est le moment de faire le patron. Une bâche quelconque et pas trop chère (elle finira en protection pour la peinture) fera l’affaire.
On a fait tenir les arceaux dans la configuration qu’on souhaitait leur donner avec des sangles, accrochées au portique. A savoir : c’est pas mal de laisser les sangles telles quelles le plus longtemps possible dans l’avancée des travaux de couture, ça évite de rechercher pile poil le réglage qu’on avait donné aux arceaux lors de l’élaboration du patron.
Puis j’ai scotché de grands morceaux de bâche transparente : d’abord le pare-brise, puis le toit, puis les rabats sur les côtés. C’est un peu long de faire ça précisément, de noter au marqueur sur chaque morceau la position idéale des coutures, ça s’envole, c’est moche, mais c’est important de tout faire bien.
Au démontage, on peut s’amuser à vérifier si le patron est bien symétrique… S’il n’y a qu’un centimètre de différence, on fera avec, mais si la différence prend des proportions trop importantes… faudra refaire !!
A partir de là, on peut mesurer le patron et en déduire la quantité de Sunbrella et de cristal qu’il faudra acheter. Penser à mettre des marges pour les ourlets, pour les coutures, plus une bonne marge parce qu’on se rendra compte que finalement, entre le patron et la vraie capote, il y aura des différences…
Je me suis pas mal interrogée sur le sens du tissu. En couture de vêtements, il faut toujours respecter le droit fil. En couture de capote, ce qu’il faut savoir, c’est que le tissu se déforme très peu si on le tire dans le sens de la largeur ou dans le sens de la longueur (la maille et la trame, je crois que ça s’appelle). En revanche, si on tire dans la diagonale, c’est tout déformé. Le fabricant de Sunbrella m’a indiqué qu’entre la maille et la trame on a des différences de déformation, mais en voilerie et en pratique on a testé et en fait la différence de déformation est suffisamment faible pour ne pas en tenir compte. Heureusement, ça m’a économisé pas mal de tissu et de couture…
Pour le pare-brise et pour le toit, on imagine bien le sens de la tension ; pour les rabats sur les côtés j’ai décidé d’orienter le tissu en parallèle avec la sangle qui assure la tension.
En ce qui concerne le cristal, il semble suffisamment isotrope pour qu’on se moque totalement du sens.
Mettons qu’on ait dessiné sur papier la meilleure façon de disposer les différentes pièces dans le tissu en laize 150 cm, qu’on ait commandé le sunbrella, qu’il soit arrivé. Reste à reporter sur le tissu les découpes à faire.
C’est très simple, vu qu’on a déjà le patron en bâche. On n’oublie pas les marges importantes pour les ourlets, pour les coutures, et parce qu’il faut toujours une bonne marge. J’ai dessiné tous les emplacements théoriques des coutures à la craie de couturière, idem pour les marges… C’est long, c’est très long. Découper, c’est long aussi, vue la taille de la bête… mais c’est facile.
Pour la partie basse de la capote, j’ai remarqué que les capotes des bateaux voisins avaient une sorte de renfort, qui donne de la rigidité. Pour faire un peu plus simple, et parce que je ne sais pas du tout ce que c’est comme renfort, j’ai décidé de faire des ourlets de 10-12 cm en bas (au lieu de 3-4 cm ailleurs).
Il y a un « truc » très très important : le cristal, pour le moment, et jusqu’à la fin, on s’en fout. On va faire une capote aveugle, pleine, tout en Sunbrella. Quand on aura réussi à faire la capote, qu’elle sera bien tendue, qu’on aura fait toutes les ouvertures pour les écoutes, alors on s’occupera de mettre du cristal et de trouer le Sunbrella. Ça, c’est un « truc » que je n’aurais pas deviné toute seule, merci le gars d’Edel Voilier…
Bravo !
Bisous
Ma maman c’est peut-être la seule à lire attentivement les articles capote, mais c’est une fidèle lectrice…
Merci Mamounette !!
mais non, mais non, je suis sûre que tout le monde est captivé par tes talents de tecnicienne en voilerie, en tout cas, je suis toujours impressionnée par vos bricolages et vos ressources semblent infinies. Il en faut pour parer tous les aléas. C’est sûr, j’ai préféré l’émouvante vidéo des dauphins…
Moi aussi je fais partie du club des lectrices de « Bricocousons sur le ponton »… franchement admirative…jusqu’à la dernière ligne je me demandais effectivement comment tu étais tombée « pile » pour les ouvertures.. j’ai donc eu la réponse ! Une pensée pour ma maman pour laquelle la couture n’avait pas de secret, et qui aurait tout comme ta Mamie et Mamounette eu grand intérêt à suivre ces travaux ! Bisous… jusqu’au quatrièe épisode. N’abusez pas du madère, en apéeo comme en cuisine !