Du 20 au 23 août.
Après notre escale à Camaret, avec une belle balade (mais ventée) sur la pointe de Penhir, nous repartons 24 heures plus tard, à temps pour attraper l’autoroute de la pointe du Raz. Le vent est Sud-Ouest et il est prévu qu’il tourne à l’Ouest, il sera donc perpendiculaire au courant. C’est important, car ce passage devient dangereux lorsque le vent et le courant s’opposent, créant une mer complètement hachée et désordonnée qui a une fâcheuse tendance à déferler.
Au début, on voulait passer entre les tas de pois, mais ça faisait faire un détour, et la direction du vent n’arrangeait pas les choses … Du coup, on a juste fait du slalom entre les cailloux prolongeant la pointe du Toulinguet.
Pile à l’heure pour le CGV (Courant à Grande Vitesse), on a à peine le temps de composter nos billets et nous voilà propulsés, plein travers et le courant dans le dos, à plus de 10 nœuds sur le fond !! 10.1 nœuds : record du raz Blanchard (9.7) battu. En même temps, on est en vives-eaux, donc ça aide ! Un coup d’oeil au phare de la Vieille et à la pointe du Raz, où, si ça se trouve, des gens se disent en nous regardant « ah, ça doit être pas mal de passer là à la voile, quand même », comme moi il y a quelques années …
Bon ben voilà, c’est fait, premier raz de Sein ! Pas trop secoués pendant le passage de la pointe, un peu plus pendant toute la traversée de la baie d’Audierne, puis on se fait gentiment balloter par la houle de l’Atlantique, qui n’est plus arrêtée par quoi que ce soit, ce qui n’est pas du goût de tout le monde … Très belle nuit en mer, on apprend les noms et positions des constellations grâce à un petit manuel de navigation astronomique emporté par Steph. Passage de Penmarc’h, on aperçoit au loin le phare de Penfret, et c’est bientôt l’entrée de l’anse de Bénodet. Le tout au portant, ça fait du bien, quand même, après tout ce près !
L’arrivée dans l’Odet se fait sur le coup de 5h du matin, tout le monde est pas mal fatigué, mais ça ne nous empêche pas de manger un bon Kouign Aman avant que Boris s’en aille, 2h plus tard pour rentrer à Paris. A notre réveil, on va se présenter à la capitainerie, quand même, ça se fait. Bien mal nous en a pris. 30 euros pour quelques heures à quai, douches payantes, et pour le wifi faut aller pirater le camping d’à côté. Pourtant le pays bigouden (les bigoudens ont la réputation d’être radins !) c’est de l’autre côté de la rivière.
Bref, après avoir été tenté de faire remarquer à la gendarmerie maritime locale que pour écoper il fallait sortir l’eau du bateau et pas l’inverse (oui ça paraît évident mais bon), nous voilà partis pour remonter l’Odet … très jolie balade au milieu de la forêt, et de bien jolies maisons au bord de l’eau.
NDCLFC : Comme on n’avait pas encore reçu les photos des amis qui prennent des photos pour nous (nous, on oublie d’en prendre), j’ai décidé de faire appel à mon incommensurable talent en dessin sous paint.
Retour en mer, ensuite, et à nouveau au près (le vent a tourné Sud-Est, pile la direction où on va, alors qu’il n’y a jamais de Sud-Est en Bretagne) direction les îles Glénan, où on prévoit de prendre un coffre pour la nuit. Seul problème, c’est la période des grandes marées, et du coup il n’y a qu’un seul mouillage avec suffisamment de fond à marée basse … et bien sûr, il est plein ! On pourrait mettre l’ancre, mais il y a déjà du monde là où on aurait pu se mettre … demi-tour vers la côte donc, Beg Meil ou Concarneau … Le moteur nous aide car le vent a bien faibli … jusqu’à ce qu’un pressentiment (les XUD et moi, on communique par télépathie) me pousse à demander à quelqu’un de regarder la température moteur : 100°C. Pas bon. On continue 5 minutes : 105°C. Pas bon du tout. Hop, on repasse à la voile pure, ça fait pas de mal même si on n’avance pas fort, pendant que Tristan et moi démontons rapidement les tuyaux d’arrivée d’eau de mer (qui refroidit le moteur) : rien, si ce n’est que le joint du filtre (qui doit être parfaitement étanche pour pouvoir aspirer l’eau de mer) nous reste dans les doigts en 3 morceaux … chouette ! Essai de colmatage au mastic silicone : ça fuit toujours. Bon, on refera ça au mouillage, en attendant, petite prise de coffre à la voile, ça fait pas de mal !! Jolie manœuvre, du premier coup !
Au matin, nous avons eu une petite pensée pour ceux qui ont eu la « chance » d’avoir une place au mouillage aux îles Glénan : ça bougeait pas mal, et encore on était protégés par la chaussée de Beg Meil … Ils ont du rigoler, là bas ! Bref, une fois de plus, on repart en mode ‘pas de moteur’, sous les grains, face à un vent de Sud-Sud-Est qui forcit peu à peu et nous oblige à prendre un ris. Heureusement, Eole n’est pas si cruel et le vent adonne dans la journée, nous permettant d’aller plus vite et d’incurver la trajectoire vers Groix, notre prochaine escale. Garage pas évident au milieu des autres bateaux (pas de ponton, on se met sur 2 bouées et on va sur le quai en annexe !), et hop, à terre, sous la torture pour les garçons (Tristan et moi) qui, non non et non, ne veulent pas aller à la douche, ça fait que 2 jours qu’on s’est pas lavé, d’abord. Heureusement, on est allé prendre un apéro prolongé chez Beudeff juste après, et ça nous a fait oublier ce mauvais moment (en plus elles puaient les douches). Et puis on a bien rigolé après à basser entre pous les grobatos hic en annexe pour assommer les hic gkoélands à coups de bagaie et dire hic « BONCHOIR » à nos zentils voisins.
Le lendemain, frais comme des gardons sardines en boîte, c’est une joyeuse petite troupe qui se met en route pour une petite balade à travers l’île (mais non pas Lille, l’île … faut vraiment tout expliquer, hein), ma foi très jolie, si l’on excepte les maisons de style néo-breton (=moche) qui fleurissent un peu partout. Départ pour Lorient dans l’après-midi, on a le temps, il faut simplement y être avant 19h pour l’ouverture des portes du bassin à flot, nouvelle maison de Schnaps pour les mois qui viennent ! Vu la mer d’huile et l’anémo qui tourne presque à l’envers (ouh elle est pas mal celle là, je la ressortirai ! ouarf ouarf l’anémo qui tourne à l’envers ), on se dit qu’on va tout faire au moteur … mais il nous refait le coup de Beg Meil … 95, 100, 105°C, pourtant l’eau de mer est bien aspirée et refoulée … allez hop, on y va à la voile, lentement mais sûrement, par chance une légère brise thermique se lève, après une petite baignade en arrivant dans la rade à la vitesse vertigineuse de 0.15 nœuds. Le génois est déroulé à la main pour cause de blocage de l’enrouleur, de toutes façons on va l’affaler pour tout démonter d’ici les prochains jours, et Schnaps glisse tout doucement vers le fond de la rade, le long du port de commerce, et arrive quelques minutes plus tard au ponton visiteurs du port de Lorient, en attendant que les portes et le pont du bassin à flot s’ouvrent.
Le convoyage s’est achevé comme il avait commencé : accueil par des amis rameurs, Brigitte et Jacques en l’occurrence, venus partager une bouteille de champagne frais à la santé de Schnaps !
Voilà, c’est fait, on est à Lorient, chouette voyage même si on se serait plus cru en novembre qu’en août ! Merci à Boris, Tristan, Steph, Agnès, Damien, Carole, Angélique pour votre compagnie, votre aide et vos muscles, on n’aurait probablement pas fait ce voyage de prise en main du bateau à deux ! Merci à Schnaps (et, au passage à son ancien propriétaire pour les heures passées à le retaper), qui semble vraiment être un bateau en qui on peut avoir confiance pour aller plus loin ! Bon, il y a un peu de boulot avant ça, quelques petites réparations à effectuer, des améliorations à apporter et équipements à ajouter, mais l’essentiel est déjà là : un bon bateau !
Ah oui et puis un petit clin d’oeil à nos deux paparazzi, merci pour toutes les belles photos !
Et maintenant qu’on a fini de raconter nos vacances avec presque 2 mois de retard, on va pouvoir consacrer nos articles à une autre aventure : la préparation du bateau. La liste des chose à faire est déjà longue ! En tous cas, j’ai comme l’impression qu’on va commencer par un petit billet sur l’enrouleur !!
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