Je profite d’un mouillage tranquille pour écrire un petit article un peu plus précis que celui qu’on a réussi à poster à Groix, et raconter un peu notre départ.
Pour commencer, il y a eu l’avant-départ. On avait prévu à peu près 15 jours de finitions des bricolages avant de partir, il nous en a fallu beaucoup plus : un petit mois. C’est assez caractéristique de notre projet : on sous-estime toujours le temps de préparation. Pourtant, on n’évalue pas à la va-vite, mais en bricolant, on tombe soit sur des réparations imprévues à faire quand même (typiquement, en montant le portique, découvrir que la jupe est trempée et qu’il faudra la sécher, la renforcer, la repeindre…), soit sur des travaux un peu plus compliqués que prévus, par exemple une vis à visser pour fixer la BLU, dans un endroit totalement inaccessible, où il a fallu mobiliser notre souplesse et des contorsions + de la chance pour le vissage à l’aveugle. Total : une bonne demi-heure pour mettre en place une vis.
Bref, on a fini par mettre des priorités sur notre toudoux liste, en ajouter une qui était de passer l’écluse (ça c’était pour mon moral, histoire de se dire qu’on se rapprochait du départ) et puis travailler dur en essayant de ne pas se décourager.
Et même pour passer l’écluse, ç’a été plus long que prévu !! Le gars qui a ouvert le pont a laissé des bateaux rentrer dans le bassin à flots, mais il a oublié qu’on attendait que les bateaux soient rentrés pour sortir, et il nous a fermé le pont sous le nez… (non, pas sur le nez, tout va bien). On a donc fait des tours dans le bassin à flots, en attendant qu’il puisse rouvrir la porte, pour pouvoir – enfin !! – sortir…
Bref, une fois sortis, on s’est amarrés à couple d’un gros bateau et on a repris nos bricolages. On a également eu quelques visites d’amis pour nous dire au revoir, on n’a pas pu voir tout le monde, on n’a même pas eu le temps de répondre à tous les messages et à tous les méls qu’on a reçus, mais merci à tous, tous vos petits mots nous font beaucoup de bien !
Et puis un jour, il a fallu partir. Surtout que les voisins s’impatientaient, ils voulaient prendre la mer, ils nous ont un peu poussés (gentiment, quand même) dehors. D’un certain côté, c’était pas plus mal : au moins on est sortis, mais d’un autre côté, la précipitation c’est pas top pour prendre la mer. Surtout quand elle s’avère pleine de vent et de houle, en dehors de la zone protégée du port …
On a pris la direction de Groix (pour ceux qui ne connaissent pas, Groix c’est une île en face de Lorient, pas très loin, on a mis 3h30 porte à porte), pour une première traversée à deux pas trop longue.
J’avais oublié que j’avais le mal de mer en mer… mais je m’en suis vite souvenue, je n’étais pas très bien… Pas du tout confiante à la barre dans les conditions météo qu’on avait, un peu plus confiante au winchage, même si faire des manoeuvres avec le mal de mer c’est un peu laborieux. Tomtom a été super fort, il a géré le bateau et une équipière en pas très bon état, et à deux on s’en est sortis pour arriver jusque Groix. On a quand même eu le temps de profiter de la capote, qui protège vraiment bien le cockpit du vent, c’est très agréable.
Arrivée à Groix, on a décidé d’attendre que la météo s’améliore (par exemple que le vent souffle moins fort, et dans une direction plus adaptée à notre trajet) pour repartir. Et en attendant, on avait encore toute une liste de trucs à réparer / à faire fonctionner, comme la BLU par exemple. Je pense qu’un de ces 4, Tomtom fera tout un article sur la BLU…
Bref, deux nuits à Groix, puis on a dérangé tous nos voisins pour sortir de Groix vers 7h30, et en route vers Beg Meil !! Vent assez faible, mer toute plate. J’ai eu un brin de mal de mer, une micro-sieste dans le cockpit et c’est passé (ça c’est chouette quand même). Mais on a eu des merdouilles techniques :
– le répartiteur de charges à mosfets – le fameux – qui a surchauffé lorsque l’alternateur du moteur a voulu lui envoyer un peu plus d’ampères que ce qu’on avait testé au port (a priori une vis a surchauffé à cause d’une connexion pas parfaite, et a fait fondre des soudures à côté …) – réparation prévue pour quand on aura le temps. En attendant, on va charger nos batteries sans répartiteur de charge, c’est-à-dire qu’on répartira la charge nous-mêmes : un quart d’heure de charge pour la batterie moteur, puis de la charge dans les batteries servitude + moteur.
– On a voulu essayer Corentin, notre numéro 1 (on a donné des noms à pas mal de choses sur le bateau, vous verrez…). Il s’agit d’une voile d’avant plus petite, que l’on installe sur l’étai largable. Petit descriptif pour les non connaisseurs : l’étai, c’est un câble qui va du haut du mât à l’avant du bateau et sur lequel on installe le génois, la plus grande voile d’avant. Notre génois est sur enrouleur, donc pour le ranger, on l’enroule autour de l’étai, mais du coup, on ne peut pas mettre d’autre voile sur l’étai. On a donc un étai largable, un câble qui va du haut du mât à l’avant du bateau, un tout petit peu en dessous de l’étai, et qu’on peut mettre en place quand on en a besoin. Sur cet étai largable, on peut envoyer Corentin le numéro un ou Bastien le tourmentin, deux petites voiles d’avant pour le gros temps.
Comme il y avait très peu de vent entre Groix et Beg Meil, on s’est dit que c’étaient de bonnes conditions pour tester tranquillement Corentin. Mais on a eu un petit souci, qui n’était pas apparu avant. En effet, on avait retendu, avant de partir, l’étai largable (ce qui avait conduit à une pêche à la clé facom de 19 qui a fait un séjour d’une marée au fond du port, mais bon, passons). Sauf qu’une fois tendu comme il faut (c’est à dire pas mal plus qu’avant), ce dernier prend la place de la drisse de Corentin. La drisse, c’est le bout qui est attaché en haut de la voile et qui permet de la hisser (et de la maintenir en hauteur accessoirement).
Petite photo pour expliquer :
Une solution aurait été de descendre un peu la poulie, mais il nous aurait fallu de très gros rivets et une très grosse popeuse. On a beaucoup d’outils à bord, mais pas ça. On a donc, après mûre réflexion, décidé d’installer une poulie en plus, sous la poulie existante, en l’attachant par une manille et un bout à la poulie sur place.
Petit schéma :
Il a fallu monter au mât pour mettre en place cette deuxième poulie… On était donc au mouillage à Beg Meil, le vent a été bien sympa de se calmer complètement au moment où je suis montée, la mer aussi. Il m’a quand même fallu affronter mon vertige et mon mal de mer (ça a beau ne pas beaucoup bouger, un petit mouvement en bas du bateau c’est sacrément amplifié 15 mètres plus haut !!), et je devais être toute blanche en descendant, mais j’ai réussi la manip sans perdre la poulie ni la manille (qui étaient de toutes façons assurées, faut pas déconner).
Et puis Tomtom a réussi à envoyer des méls avec Lulu la BLU, mais là je serais incapable de raconter, vu que je dormais déjà à moitié voire plus qu’à moitié. En tous cas si ça a marché, la carte a dû être mise à jour avec notre position à Beg Meil !
Allez, c’est tout pour aujourd’hui, si on capte du wifi libre on vous met tout ça sur le blog, sinon ça sera pour un peu plus tard…
[NDCLFC : effectivement, c’est un peu plus tard, on est aux Scilly là…]
Pour commencer, il y a eu l’avant-départ. On avait prévu à peu près 15 jours de finitions des bricolages avant de partir, il nous en a fallu beaucoup plus : un petit mois. C’est assez caractéristique de notre projet : on sous-estime toujours le temps de préparation. Pourtant, on n’évalue pas à la va-vite, mais en bricolant, on tombe soit sur des réparations imprévues à faire quand même (typiquement, en montant le portique, découvrir que la jupe est trempée et qu’il faudra la sécher, la renforcer, la repeindre…), soit sur des travaux un peu plus compliqués que prévus, par exemple une vis à visser pour fixer la BLU, dans un endroit totalement inaccessible, où il a fallu mobiliser notre souplesse et des contorsions + de la chance pour le vissage à l’aveugle. Total : une bonne demi-heure pour mettre en place une vis.
Bref, on a fini par mettre des priorités sur notre toudoux liste, en ajouter une qui était de passer l’écluse (ça c’était pour mon moral, histoire de se dire qu’on se rapprochait du départ) et puis travailler dur en essayant de ne pas se décourager.
Et même pour passer l’écluse, ç’a été plus long que prévu !! Le gars qui a ouvert le pont a laissé des bateaux rentrer dans le bassin à flots, mais il a oublié qu’on attendait que les bateaux soient rentrés pour sortir, et il nous a fermé le pont sous le nez… (non, pas sur le nez, tout va bien). On a donc fait des tours dans le bassin à flots, en attendant qu’il puisse rouvrir la porte, pour pouvoir – enfin !! – sortir…
Bref, une fois sortis, on s’est amarrés à couple d’un gros bateau et on a repris nos bricolages. On a également eu quelques visites d’amis pour nous dire au revoir, on n’a pas pu voir tout le monde, on n’a même pas eu le temps de répondre à tous les messages et à tous les méls qu’on a reçus, mais merci à tous, tous vos petits mots nous font beaucoup de bien !
Et puis un jour, il a fallu partir. Surtout que les voisins s’impatientaient, ils voulaient prendre la mer, ils nous ont un peu poussés (gentiment, quand même) dehors. D’un certain côté, c’était pas plus mal : au moins on est sortis, mais d’un autre côté, la précipitation c’est pas top pour prendre la mer. Surtout quand elle s’avère pleine de vent et de houle, en dehors de la zone protégée du port…
On a pris la direction de Groix (pour ceux qui ne connaissent pas, Groix c’est une île en face de Lorient, pas très loin, on a mis 3h30 porte à porte), pour une première traversée à deux pas trop longue.
J’avais oublié que j’avais le mal de mer en mer… mais je m’en suis vite souvenue, je n’étais pas très bien… Pas du tout confiante à la barre dans les conditions météo qu’on avait, un peu plus confiante au winchage, même si faire des manoeuvres avec le mal de mer c’est un peu laborieux. Tomtom a été super fort, il a géré le bateau et une équipière en pas très bon état, et à deux on s’en est sortis pour arriver jusque Groix. On a quand même eu le temps de profiter de la capote, qui protège vraiment bien le cockpit du vent, c’est très agréable.
Arrivée à Groix, on a décidé d’attendre que la météo s’améliore (par exemple que le vent souffle moins fort, et dans une direction plus adaptée à notre trajet) pour repartir. Et en attendant, on avait encore toute une liste de trucs à réparer / à faire fonctionner, comme la BLU par exemple. Je pense qu’un de ces 4, Tomtom fera tout un article sur la BLU…
Bref, deux nuits à Groix, puis on a dérangé tous nos voisins pour sortir de Groix vers 7h30, et en route vers Beg Meil !! Vent assez faible, mer toute plate. J’ai eu un brin de mal de mer, mais une microsieste dans le cockpit et c’est passé (ça c’est chouette quand même). Mais on a eu des merdouilles techniques :
– le répartiteur de charges à mosfets qui a surchauffé lorsque l’alternateur du moteur a voulu lui envoyer un peu trop d’ampères (a priori une vis a surchauffé à cause d’une connexion pas parfaite, et a fait fondre des soudures à côté…) – réparation prévue pour quand on aura le temps. En attendant, on va charger nos batteries sans répartiteur de charge, c’est-à-dire qu’on répartira la charge nous-mêmes : un quart d’heure de charge pour la batterie moteur, puis de la charge dans les batteries servitude + moteur.
– On a voulu essayer Corentin, notre numéro 1 (on a donné des noms à pas mal de choses sur le bateau, vous verrez…). Il s’agit d’une voile d’avant, que l’on installe sur l’étai largable. Petit descriptif pour les non connaisseurs :l’étai, c’est un câble qui va du haut du mât à l’avant du bateau et sur lequel on installe le génois, la plus grande voile d’avant. Notre génois est sur enrouleur, donc pour le ranger, on l’enroule autour de l’étai, mais du coup, on ne peut pas mettre d’autre voile sur l’étai. On a donc un étai largable, un câble qui va du haut du mât à l’avant du bateau, un tout petit peu en dessous de l’étai, et qu’on peut mettre en place quand on en a besoin. Sur cet étai largable, on peut envoyer Corentin le numéro un ou Bastien le tourmentin, deux petites voiles pour le gros temps.
Comme il y avait très peu de vent entre Groix et Beg Meil, on s’est dit que c’étaient de bonnes conditions pour tester tranquillement Corentin. Mais on a eu un petit souci : l’étai largable prend la place de la drisse de Corentin. La drisse, c’est le bout qui est attaché en haut de la voile et qui permet de la hisser (et de la maintenir en hauteur accessoirement).
Petite photo pour expliquer :
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Sur la photo, l’étai largable est détendu, c’est pour ça que son angle avec le mât est très faible. Mais même tendu, il ne laisse pas de place à la drisse dans la poulie… et tirer sur une drisse qui ne passe dans dans le réa de la poulie, c’est vraiment pas facile.
Une solution aurait été de descendre un peu la poulie, mais il nous aurait fallu de très gros rivets et une très grosse popeuse. On a beaucoup d’outils à bord, mais pas ça. On a donc, après mûre réflexion, décidé d’installer une poulie en plus, sous la poulie existante, en l’attachant par une manille et un bout à la poulie sur place.
Petit schéma :
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Et voilà, on a mis une poulie plus bas ! En plus elle tourne mieux…
Il a fallu monter au mât pour mettre en place cette deuxième poulie… On était donc au mouillage à Beg Meil, le vent a été bien sympa de se calmer complètement au moment où je suis montée, la mer aussi. Il m’a quand même fallu affronter mon vertige et mon mal de mer (ça a beau ne pas beaucoup bouger, un petit mouvement en bas du bateau c’est sacrément amplifié 15 mètres plus haut !!), et je devais être toute blanche en descendant, mais j’ai réussi la manip sans perdre la poulie ni la manille (qui étaient de toutes façons assurées, faut pas déconner).
Et puis Tomtom a réussi à envoyer des méls avec Lulu la BLU, mais là je serais incapable de raconter, vu que je dormais déjà à moitié voire plus qu’à moitié. En tous cas si ça a marché, la carte a dû être mise à jour avec notre position à Beg Meil !
Allez, c’est tout pour aujourd’hui, si on capte du wifi libre on vous met tout ça sur le blog, sinon ça sera pour un peu plus tard…
Bonjour à vous les supers héros
c’est un paquebot que vous avez pour emmener tt le petit monde avec vous , c’est une fameuse nombrille oh pardon , une famille nombreuse
C’est super de pouvoir continuer à avoir de vos nouvelles !!!!! j’espère que ton passage mal de mer est terminé et que maintenant la navigation sera que du bonheur
Gros bisous à vous 2
isa
Coucou mes chers marins !
Ce serait mentir que dire que je ne guettais pas vos premières nouvelles du large ! Très contente de lire de vos nouvelles ! Je t’espère en meilleure forme et que tu parviendras à vaincre bien vite le mal de mer… et que Thomas, Galipettte, Féiicien, Kralicek… résisteront !
Bravo à tous les deux pour votre équipage fort et courageux, gros bisouxxxxxx et plein de très bons moments.
Mômondile
Super début de traversée. Courage Clairette, le petit mal de mer va très vite disparaître ! En tous cas, chapeau pour l’opération dans le mât au mouillage. Je vois que vous n’arrêtez pas de faire preuve d’ingéniosité pour déjouer les tours que vous joue encore Schnaps.
Profitez bien des Scilly, et racontez nous :-) !!!
Grosses bises de Tristan et moi