Un flux de sud-ouest étant prévu à partir de la nuit de lundi à mardi, et pour arriver de façon à peu près synchronisée avec le courant à la pointe du Raz, nous levâmes l’ancre le lundi 19 juillet vers 17h30, après une petite escale à Beg-Meil et une escapade à Port-la-Forêt …
Ce fut l’occasion d’admirer notre premier coucher de soleil en mer, sur la pointe de Penmarc’h et son phare, Eckmül, peu après avoir passé l’île aux moutons.
On a tiré pas mal dans le sud pour attendre la timide bascule du vent au sud-ouest, pour se diriger vers la pointe du Raz dans un vent faiblissant à 8, 6, 4 nœuds … jusqu’au point où les voiles ne font que brasser l’air au rythme du roulis imprimé par la longue houle de l’Atlantique (que Clairette n’a pas trop apprécié d’ailleurs, mais nous y reviendrons).
C’est donc le XUD qui prit le relais au milieu des chalutiers, nombreux à cet endroit, on n’est pas loin du Guilvinec ! Et c’est donc au moteur que Schnaps franchit pour la 2ème fois en moins d’un an le raz de Sein, passage qui ne laisse personne indifférent, où la terre rencontre la mer dans un bruissement d’écume, bref, voilà.
Le vent s’est enfin levé après avoir passé le phare de Tevennec, au moment de mettre le cap sur l’île d’Ouessant. Une quinzaine de noeuds, au travers, parfait pour avancer correctement et espérer une arrivée aux Iles Scilly pour le lendemain. Quelques grains certes, mais Schnaps était content, et c’est sous un léger brouillard qu’il dit au revoir à la France en s’éloignant des phares d’Ouessant.
C’est après avoir passé les rails de navigation que le vent s’est mis à forcir sérieusement, et que les conditions se sont légèrement dégradées. Déjà, Clairette était de plus en plus affectée par le mal de mer, et donc ce n’était pas possible de lui faire prendre des quarts comme « tout le monde » (c’est à dire moi). En plus, au lieu des 15 noeuds annoncés (et dont nous nous serions allègrement contentés), on en a plutôt eu 20 puis 25 … Et pour finir, de bonnes saucées bien pêchues pour nous réveiller. Nuit noire, cargos de 250 m qui passent à quelques encâblures, pluie, brouillard … Encore heureux qu’on n’était pas au près !
Et au petit matin, où le vent s’était un peu calmé, on a tout de même eu une belle surprise : à l’occasion d’un tour d’horizon pour voir si personne ne va nous rentrer dedans, une voile en vue. Enfin une, non, un bon paquet ! Des carrées, sur 3 mâts. Le Belem ! On l’avait croisé déjà plusieurs fois pendant le convoyage, dont une fois à l’entrée du Sound de Chausey, et le voilà encore à quelques milles des îles Scilly !
S’en est suivi une arrivée à St Mary’s Pool, après une tentative de mouillage avortée à Porth Cressa (déjà du monde, et visiblement pas assez de fond là où il restait de la place). Dodo, douche et fish’n chips !!
Allez, allons-y pour un petit bilan de la traversée :
+ le bateau marche super bien, il a l’air content d’être avec nous. Il maltraite un peu l’estomac de Clairette, mais à part ça il se comporte vraiment bien
+ le régulateur d’allure, c’est génial. Ca consomme 0 A et ça se débrouille très bien, même au travers dans les vagues. Bon, il faut avoir réglé les voiles comme il faut, mais c’est une autre histoire !
+ le moteur qui chauffe le chauffe-eau, c’est génial aussi, on économise pas mal de gaz, l’eau des pâtes bout en 3 minutes
+ la capote, c’est génial aussi. Il y a très peu de vagues qui arrivent à passer par dessus le roof de Schnaps, qui protège déjà bien le cockpit, mais quand il y en a une plus friponne que les autres, on apprécie de voir toutes les petites goutelettes d’eau fraîche s’écraser sur le pare-brise plutôt que de remplir la veste de quart par la capuche …
+ la plupart des choses qu’on a faites ou refaites fonctionnent parfaitement. Quand il y a une merdouille on se plaint rapidement, mais force est de constater qu’il y a plus de choses qui marchent que d’autres qui tombent en rade. Et ça c’est quand même sympa
– Clairette a été malade toute la traversée, rien ne voulait rester dans son estomac, du coup fatigue, froid, etc … et 1 bonne journée pour s’en remettre, aux Scilly. Elle a quand même été super courageuse et a pris ses quarts quand j’avais besoin de me reposer, et elle venait toujours sur le pont quand il y avait besoin de plus que 2 bras pour manœuvrer … Ce sera beaucoup plus agréable quand même quand on pourra tout faire à 2, partager et apprécier les moments passés en mer …
– le feu de nav’ clignote dans les vagues ! Pourtant je lui avais refait sa douille à Lorient. Va encore falloir monter là-haut vérifier tout ça une bonne fois pour toutes !
– Grosses interférences entre la BLU, les instruments NKE et le hub USB, autour de 7 MHz. C’est un peu problématique, on perd toute liaison entre instruments et ordi dès qu’on émet sur 7 MHz. M’en vais te me le dégager ce hub (et effectivement, en dégageant le hub, plus de problème). Autour de 10 MHz, c’est l’écran qui change de couleur (mais ça c’est pas gênant !).
NdClFC par rapport au mal de mer…
Le mal de mer, c’est pas drôle, ce n’est pas tant de vomir qui est pénible (c’est jamais agréable, mais ça ne dure pas longtemps), c’est de ne pas réussir à manger, et par conséquent de perdre toute énergie au fur et à mesure que le temps passe, trembler comme si on avait de la fièvre, transpirer, avoir mal au ventre… Ne pas être capable de prendre une décision, ne plus savoir réfléchir, ne plus avoir de volonté, c’est pas agréable.
Comme je savais que Tomtom n’était pas capable de veiller pendant 2 jours sans dormir, j’ai tâché de prendre des quarts. Il a pris des quarts plus longs que moi, c’est sûr. Et dans mes quarts, finalement, je ne faisais que surveiller qu’aucun bateau ne risquait de nous rentrer dedans, surveiller que le vent ne forcissait pas outre mesure, surveiller que notre route ne s’éloignait pas trop du cap prévu. Et si je sentais qu’il fallait faire quelque chose, je réveillais Tomtom pour qu’il prenne la décision appropriée.
J’ai aussi tâché de l’aider dans les manœuvres, quand il m’a réveillé pour cela (mais généralement il essayait de faire le maximum tout seul) même si souvent l’effort était suivi d’un remplissage de bassine…
Larmoiements et autres commentaires compatissants à laisser ci-dessous .
(Cela dit, en vrai, ça finit par passer, sinon on raconterait pas tout ça !)
Il est sympa le Belem, on dirait un vaisseau sorti de Pirates des Caraïbes ! Je suis sûr que c’est ce film qui vous a donné envie de naviguer, tiens…
Coucou les aventuriers
grand merci pour la super carte , sans être trop chauvine , je trouve que l’on rame vachement mieux , hein clairette!!!
Je ne part pas en vacances mais rien que les photos les commentaires me permette de m’évader un peu , et bien c’est génial !!
Alors ma petite Clairette ton petit ventre !!! pas gentil !!!! je te souhaite que du mieux , gros bisous isa
Coucou !!!!
ouahhh… ça donne envie… Clairette je compatis, je sais ce que c’est et bravo d’être restée eveillée pour tes petits quarts !! Et tant mieux si c’est fini maintenant… le régime banane-coca c’est pas très marrant…
Merci beaucoup pour la carte de MON île !!!
Je vous souhaite de voir plein de beaux trucs, ces photos déjà, c’est vraiment sympa…coucher de soleil, levé…
et bon courage pour remonter au mât pour le feu de nav’…
bisous
Gnègnès
J’ai même pas mangé de bananes, Galipette ne m’en a pas laissé le temps… mais j’ai essayé (et parfois dans les 2 sens, malheureusement) pas mal de choses : coca, carottes, salade de patates…
C’est vraiment pas drôle le mal de mer, mais l’avantage c’est que ça disparait en quelques jours au pire, et on peut faire la fière une fois qu’on est amarinée :o)
oula!!! belle aventure!
Clairette… des petits conseils betes pour le mal de mer… car oui on a tous deja eu parfois l’envie de se jeter a l’eau juste pour que ca s’arrete!
on lutte contre le froid! –> eviter de rester dans des vetements trempes trop lontps, on lutte contre la fatigue–> des qu’elle arrive celle la ca empire, et surtout tu ne rigole pas, on lutte contre la faim–> des que un petit creux, on ne reflechis pas et on mange qqchose machinalement, de toute facon un ventre plein qui se vide c’est toujours plus agreable qu’un ventre vide qui essaye de se vider!
Pour les photos elles sont juste splendides et l’horizon… parfait au final sur les 2, car … si sur un bateau ca ne bouge pas un peu, c’est pas un vrai bateau!
Bisous a Tomtom et Nana
C’est marrant, me jeter à l’eau, j’y ai jamais pensé pour faire cesser le mal de mer !
On m’avait dit une fois qu’il fallait éviter les 5 « f » : Faim, Froid, Frousse, Foif et Fume. Faim : je mange (les fruits secs et le lait concentré sucré ça passe relativement bien), Froid je me couvre, Frousse même pas peur, Foif c’est loin d’être un réflexe mais j’y pense et Fume c’est hors sujet pour moi.
En tous cas ça fait plaisir d’avoir des conseils du bout du monde :o)
Agnès m’a fort à propos abonnée à votre site, ce qui fait que je n’ai plus besoin de vous ennuyer pour avoir des nouvelles de votre vaillant Schnaps. Vous me direz, c’est le but recherché! en tout cas, comme dit Agnès, ça fait rêver, voir Eckmühl de la mer alors que nous étions à son sommet lors de vacances « avant Martin », c’est chouette. Pauvre Clairette, je compatis comme tu le penses à juste titre, même si j’ai la chance de ne jamais avoir eu ce fichu mal, même par temps agité.
Bon courage à vous et à Schnaps.
Claire la montagnarde
Le coucher de soleil et le Belem sont magnifiques !
Et bravo à vous deux pour avoir tenu quand Clairette était malade, en souhaitant que çà n’arrive plus du tout !
Bisous
Coucou Clairette,
J’espère que tu prends bien soin de toi et que ça va passer vite! Bon je suis une spécialiste des nausées et des geysers mais sans même m’approcher de l’eau, donc je me suis un peu renseignée.. quelques conseils dont tu jugeras l’utilité:
– s’installer au milieu du bateau
– éviter les mouvements de rotations et de flexions de la tête (donc la tu commences à comprendre qu’il va falloir te couler dans du plâtre pour rester bien au centre du bateau et pas bouger!)
– En revanche, essayer de dormir. (formidable! tu n’y avais pas pensé? et puis une fois que tu es dans le plâtre tu as bien chaud)
– fuir les endroits qui sentent le goudron, la peinture ou le poisson (on a trop tendance à s’y installer confortablement)
– interdir à ses enfants de s’adonner à des jeux vidéo (mais je crois pas que ce soit le style de votre clique)
voilà après c’est quelques conseils inutiles j’espère que tu iras très vite mieux juste parce que ton estomac arrétera de se demander où est le haut et où le bas.
Des bisous et bon courage.