Eh ouais, on n’a peur de rien sur ce blog, on fait des articles sur le support d’antenne VHF.
Vous vous foutez peut-être royalement de l’importance qu’a pris dans notre projet ce support d’antenne VHF, mais vous allez voir que vous avez tort, et par là même comprendre pourquoi ça nous a pris autant de temps de préparer Schnaps au grand départ …
Ca a l’air complètement anodin comme ça, un support d’antenne VHF. Les apparences sont trompeuses. En effet, un support d’antenne VHF a la fâcheuse tendance, non content de remplir honorablement sa tâche qui est de supporter fièrement l’antenne VHF en tête de mât, de relier la masse de la VHF, par l’intermédiaire de son câble blindé, au mât.
Or, le mât de Schnaps est électriquement relié à sa quille par la protection permanente à la foudre. Et la masse de la VHF est relié au pôle négatif de la batterie. A cause de considérations sur les fuites électrolytiques que je m’interdis de commenter sur ce blog car ce serait la porte ouverte à un article interminable, il ne fallait pas que le pôle négatif de la batterie soit relié électriquement à la quille. Non ça n’a rien à voir avec une quelconque religion, c’est un problème d’électrolyse qui bouffe les métaux baignant dans l’eau de mer reliés électriquement entre eux. Mais non vous ne m’aurez pas, je ne ferai pas d’article dessus.
Conséquence du paragraphe ci-dessus : il fallait réfléchir à un nouveau support d’antenne VHF, garantissant une isolation électrique entre le mât et la masse du câble d’antenne VHF. L’ancien support fut donc démonté de tout là-haut pour examen, prise de cotes et confection d’un nouveau support en matière plastique.
Oui parce qu’un isolateur d’antenne VHF, ça existe tout fait, mais ça vaut 40 €. Et qu’on ne dépensera pas 40 € pour un bout de plastique.
A ce stade du récit, il est intéressant pour le lecteur assidu ou occasionnel de noter que c’est toujours moins cher qu’une antenne VHF de remplacement, proposée pour la modique somme de 49 €. Comment ça, vous me voyez venir ?
L’antenne, qui sans son support était condamnée à pendouiller lamentablement le long du mât jusqu’à la prochaine ascension, fut rangée dans le génois enroulé sur son étai, avec interdiction formelle à tout l’équipage de dérouler ce génois tant qu’un nouveau support d’antenne VHF n’était pas en place.
Un beau jour suivant, cependant, un des membres de l’équipage sus-dit, le même d’ailleurs (non, vous n’aurez pas son nom), décida d’affaler le génois pour reprendre un peu de tension sur l’étai, intention tout à fait louable par ailleurs. Pour affaler le génois, il faut le dérouler. 1 tour, 2 tours, 3 tours, tiens ça bloque un peu, bizarre, un tambour d’enrouleur tout neuf … Ca bloque pas en bas, bon tirons un bon coup ! Ah ! Ca vient ! Quand même !
Tiens, un bout de plastique blanc qui tombe du ciel. Etrange …
C’est là que le membre d’équipage déjà cité (et dont nous nous refuserons, nous vivants, à donner le nom en pâture à la vindicte populaire par respect pour sa famille) se rendit compte que, au 4è tour, il avait fait exploser l’antenne VHF, dont la base émasculée pendouillait dorénavant encore plus lamentablement le long du mât. Une rapide nouvelle montée en tête de l’espar confirma les dégâts, et après 2 allers-retours – il faut bien ça, on va pas non plus gagner du temps en prenant du premier coup la bonne antenne, hein – chez l’accastilleur du coin, une nouvelle antenne VHF était prête à être montée, c’est le cas de le dire.
Cette fâcheuse mésaventure permit tout de même de tester avant montage définitif le support d’antenne VHF de remplacement amoureusement confectionné dans un ancien bac à batterie … ne conviendrait pas du tout, beaucoup trop souple pour remplir durablement et efficacement sa tâche (qui est en premier lieu, je le rappelle pour ceux qui ont du mal à suivre, de supporter fièrement l’antenne VHF en tête de mât).
Il fallut donc penser à une autre solution, c’est à dire à une modification du support existant afin d’isoler ce dernier du mât. Ce fut fait, là encore, à l’aide de chutes de bac à batterie et de rondelles en nylon. Sitôt dit, sitôt fait, et monté là-haut. Schnaps est donc dorénavant doté d’une antenne VHF fièrement supportée et surtout isolée du mât.
Quand je vous disais qu’on n’avait peur de rien, sur ce blog.
J’ai déposé le support d’antenne, poncé, nettoyé du côté mât, élargi les trous-là-là de rivetage côté mât de façon à avoir au moins un millimètre de plus (soit, si le trou faisait 4mm, passer à 6mm).
Décapage et pose de plusieurs bandes de fibres de verre et résine époxy ou polyester pour avoir un millimètre d’épaisseur maxi en plus d’un côté ET de l’autre.
On reperce les trous de fixation qui ont été rebouchés pas la résine et la fibre au bon diamètre et on repose avec des rivets neufs à la même place.
Le support se retrouve naturellement isolé par le sandwich fibre de verre et résine.
Par contre, et je crois que c’est important en fonction de l’âge du fil d’antenne qui cours dans le mât et qui se détend et s’allonge, modifiant son impédance et causant des soucis sur l’étage d’émission de puissance, j’ai remplacé préventivement le câble d’antenne et graissé (graisse silicone de plombier) la prise.
Si ça peut aider les futurs « rénovateurs ».
A+
Phil