Encore un truc qui a traîné plus d’un an avant d’être enfin terminé, testé et monté sur le bateau, à Porto …
Une perche IOR, c’est avant tout, comme son nom l’indique, une perche. La dénomination « IOR » provient, si je ne me trompe pas, d’une jauge de course au large qui imposait que les voiliers y répondant soient équipés d’une perche largable permettant de faciliter le repérage et donc la récupération d’un éventuel homme à la mer.
En bon français, il s’agit donc d’une bête perche (on le saura) équipée d’un flotteur, d’un poids permettant son maintien à la verticale, et d’un moyen de repérage de jour (un petit fanion orange fluo ou jaune) et, surtout, de nuit (une lampe flash). Cette perche est normalement fixée au bateau, mais facilement détachable pour pouvoir la lancer à l’eau en cas d’homme à la mer, formant ainsi un point de rendez-vous entre le bateau et le malheureux naufragé. Dans la mer formée en effet, c’est très difficile de repérer une tête qui dépasse à la surface de l’eau. Un drapeau ou une lumière à une altitude plus élevée multiplient donc les chances de retrouver l’endroit de la chute.
Sauf que ça coûte, comme assez souvent pour le matériel de sécurité destiné à la plaisance, la peau des fesses soit environ 200 € la perche IOR. Comme c’est quand même pas mal comme principe mais comme on peut assez facilement en fabriquer une pour 10 fois moins cher, on ne va pas se priver.
Pour ce petit bricolage, il nous faudra donc :
- Une canne à pêche télescopique en fibre de verre de laquelle on retirera le ou les derniers brins trop souples et pas assez solides
- Un flotteur en mousse, récupéré dans la piscine du coin lors d’un renouvellement de matériel, les frites cylindriques sont parfaites pour ça
- Un morceau de tissu de couleur vive pour faire un drapeau
- Un peu de plomb (1 kg) récupéré à la ferraille
- Un bout de tige filetée ou de vis inox de 8 ou 10 et quelques écrous et rondelles
- Un feu de navigation de secours (attention gros investissement, prévoir au moins 5 euros)
- Un inverseur miniature à contact momentané
- [facultatif] Quelques composants électroniques, une LED de forte puissance et de quoi assembler tout ça
D’abord la partie mécanique : il faut donc d’une part passer le bas de la canne à pêche dans le flotteur, il faut bourriner un peu mais ça passe, en tournant on arrive à percer la mousse du flotteur, et d’autre part couler un peu de plomb (facile à faire avec un réchaud, une boîte de conserve, un moule creusé dans la terre ou le sable rendu étanche par du papier alu) afin de réaliser le poids permettant la station verticale de la perche. Le poids est assemblé au bas de la canne à pêche par la tige filetée et les écrous (tâcher tout de même d’isoler le plomb de l’inox sous peine de réaction électrolytique …). Le drapeau est lui, facilement ajouté à l’autre extrémité, et la perche est fixée au bateau par un système permettant son enlèvement relativement facile. On a donc une perche « de jour » qui peut être déployée et utile si la luminosité n’est pas trop faible.
Pour pouvoir l’utiliser de nuit (c’est surtout là que ça se révèle intéressant !), il faut lui ajouter un feu, éventuellement clignotant. J’ai réalisé sur Schnaps une lampe flash à LED dans le boîtier d’un feu de navigation de secours. Une grosse LED de 10 mm est commandée par un oscillateur à rapport cyclique ajustable (schéma et circuit imprimé sur demande), et éclaire un cône en époxy enduit de ruban adhésif réfléchissant (celui utilisé pour étanchéifier les tubes métalliques de ventilation). La nuit, ça se voit à plusieurs centaines de m sans aucun problème. Et ça peut flasher des heures durant vu la faible consommation de la LED. Le circuit n’est alimenté que si un petit interrupteur est fermé, l’interrupteur étant maintenu ouvert par une boucle de fil à surlier reliée au bateau, qui libérera le ressort de la position momentanée dès que la perche sera retirée de son support. On peut tout à fait imaginer le même mode de déclenchement pour un feu de navigation simple. Ça ne clignotera pas et aura peut-être une autonomie moindre, mais sera tout autant visible. De toutes façons la récupération d’un homme à la mer n’est pas sensée durer des heures …
Sur Schnaps, la perche est reliée par un bout de 8 mm en polypropylène (donc flottant) jaune à une des 2 bouées fer à cheval (l’autre est reliée au feu à retournement). Ainsi, l’homme à la mer peut, en nageant vers la perche larguée par un équipier, tomber sur le bout et trouver la bouée.
NDCLFC : Et tu dis rien sur la jolie housse que j’ai cousue ? snif snif
Ah si j’allais en parler justement . Pour protéger le drapeau et la lampe des vilains zuvés, on peut donc en effet fabriquer une jolie petite housse en toile à store, qui s’ouvre toute seule lorsqu’on arrache vigoureusement la perche de son support (et qui reste attachée au bateau !). C’est important si on ne veut pas refaire un drapeau tous les 4 matins !
moi je trouve que la housse de Clairette en jette !!!
What a beautiful piti capuchon!
(enfin c’etait surtout pour laisser un commentaire et taire nos pensees cochonnes…)