La toute première fois que nous avons vu une Mangarévienne danser, on ne s’attendait à rien. C’était lors d’une des nombreuses soirées au cours desquelles le Tote, sur le départ, était fêté, une soirée à laquelle nous avions été invités dans l’après-midi, au cours de laquelle nous avons pu goûter des plats locaux (des beignets de colori, du poulpe au lait de coco… entre autres !), discuter et rire avec des Mangaréviens, et comme si ces bonheurs ne suffisaient pas, une première Mangarévienne s’est mise à danser, pendant que Dany et Torea chantaient.
Ça n’a rien à voir avec l’idée qu’on peut se faire de vahinés se déhanchant et jouant les vagues avec les bras d’un côté puis de l’autre.
Absolument rien.
C’est plutôt la transformation d’une femme qui aurait pu être banale en une beauté à couper le souffle. Un sourire magnifique qui dévore son visage, signe du plaisir évident qu’elle prend à danser, des mouvements doux, sensuels, gracieux, des orteils jusqu’aux bouts des doigts, en passant par le regard, qui danse lui aussi…
Et nous, là, en face, scotchés sur nos chaises, à la dévorer des yeux, à sourire presque aussi bien qu’elle du miracle qui s’accomplit devant nous…
Dany nous expliquera ensuite que chaque chanson raconte une histoire, mais comme les paroles sont en Mangarévien, l’histoire reste un mystère pour nous. On se contente d’admirer…
Dès lors, on a profité des nombreuses occasions qui se sont présentées pour s’en mettre plein les yeux. On a ainsi assisté à un marathon tamuré : danseurs et danseuses suivent les mouvements indiqués par un meneur ou une meneuse (il en faut au moins deux, qui se relaient !), sur des musiques qui s’enchaînent, et le dernier en lice, ou le dernier couple en lice, gagne le lot mis en jeu.
Et c’est sportif… Les pas des femmes sont pour la plupart basés sur un déhanchement qui nous dépasse (j’ai essayé, en secret, je n’ai pas réussi). Quand on a demandé à Rosa, une des profs, comment elle faisait, elle a été incapable de nous expliquer : elle danse depuis toute petite… Effectivement, à peine les enfants savent-ils marcher qu’ils se trémoussent comme des grands !
Pour les hommes, pas de déhanchement, mais des battements de genoux, hanches et pieds fixes. Ils doivent avoir des adducteurs de folie… Tomtom a essayé, il s’est fait mal.
Sportif, donc…
Et puis il y a le Heiva, en juillet. Il s’agit d’un concours de danses entre plusieurs groupes sur l’île. On n’était pas là en juillet, mais on a assisté aux répétitions !
Ça se passe au son des percussions pour la plupart des danses, parfois aussi on ajoute des chants. Toutes les musiques sont créées pour l’occasion, c’est assez fabuleux… Et les chorégraphies, évidemment, sont aussi inventées, parfois dans le feu de l’action des répétitions, mais les danseuses et danseurs suivent toujours malgré les modifications de dernière minute, c’est impressionnant.
Et c’est encore une fois sportif : 3 heures de répétitions tous les soirs… Pour un spectacle qui durera une heure de danse non stop.
On n’a pas fait de vidéo, car le soir, à la lumière des lampadaires, ça ne rend vraiment pas, mais on a enregistré quelques musiques… et on compte sur Dany pour nous envoyer la vidéo de « Tiri Tiri », le chant qu’on n’a pas pu enregistrer, en costumes, le jour de la représentation. On vous mettra ça quand on l’aura, et quand on aura une connexion digne de ce nom.
Le Heiva, c’est toute une préparation… Car en plus des chants, de la musique et des danses, il faut aussi préparer les costumes ! Chaque danseur prépare ses costumes : un en tissu, un en végétal (préparé au dernier moment, il est éphémère) et un dernier costume fabriqué en matériaux naturels mais plus durable que le costume végétal (des écorces, des nacres, des perles…)
Les photos sont extraites d’une vidéo du Heiva 2010, pour lequel les Mangaréviens sont allés représenter leur île à Tahiti.
ah, vous n’allez pas y couper, à défaut de voir de nos yeux, vous nous ferez bien le cadeau d’une petite démonstration, même si c’est une très pâle reconstitution. Si, si, j’insiste, le Tomtom en mouvement dansé, ça doit valoir le détour…
Ah non, on a dit que moi je n’arrivais pas à gigoter des fesses comme les Mangaréviennes, et que Tomtom se faisait mal en essayant de danser. Promis, vous aurez la vidéo des vrais danseurs…
le hasard de la programmation de FR3 nous proposait hier « Faut pas rêver » en Polynésie… côté danse et rituels, cela nous a paru « tristement » touristique à côté de ce que nous raconte Clairette aujourd’hui, où l’on sent votre émerveillement respectueux !!! vivement la musique et si possible une vidéo !? Mais il nous semble que nous avons tt de même appris certaines choses, à discuter avec vous plus tard, pourquoi pas ?
Merci, c’est gentil un commentaire comme ça… Oui oui vous aurez tous un bout de vidéo, promis… et pour ceux qui viennent nous voir d’ici quelques mois on promet même la demi-heure complète de vidéo !!
Comme le rapporte le commentaire ci-dessus, l’émission « faut pas rêver » nous a permis de visionner des reportages sur la culture polynésienne. ça donne un aperçu mais je trouve que l’on rêve plus en lisant ton article, Clairette!! ça parait moins superficiel, plus proche de la population que dans les reportages….Merci encore de nous faire partager tous ces moments!!!! (Je viens jeter un coup d’œil tous les jours….;-) )
Merci pour le coup d’oeil quotidien ; nous ne sommes pas aussi réguliers en production d’articles !! En tous cas ça nous fait plaisir de partager nos coups de coeur, et tant mieux si ça vous fait plaisir de les lire !
Merci pour ce fabuleux commentaire , j’ai fermé les yeux et je les ai imaginé danser et chanter , Jacques a trouvé trés jolie la petite dame sur la photo , elle est particulièrement jolie , c’est un faite !!!!!!
J’ai hatte de voir la vidéo
bisous breton sans la ridée ( que je ne sais pas danser !!!!!!)
Ce n’était pas à prouver vu que tu es sa femme, mais Jacques a bon goût, en femmes… On vous promet la vidéo, mais on dépend de la connexion internet, et pour le moment, il faut être patient.
Gros bisous à la salsa (ça doit t’aller mieux que la ridée…)