Avec son équipage renforcé (rappelons que Gnégnesse est venue nous rejoindre pour une petite balade à bord de Schnaps), nous voici prêts à affronter les éléments déchaînés pour descendre vers Auckland. Ahem, en fait d’éléments déchaînés, c’est sous un soleil radieux et un vent quasiment absent que nous entamons notre petite croisière, levant l’ancre au petit matin de la baie d’Otehei. Nous partons à marée haute car ce sont les grandes marées et à marée basse il n’y a plus qu’un mètre d’eau d’après la carte à la sortie de la baie !
Nous nous arrêtons dans la baie suivante pour prendre le petit dèj’ tranquillou (on n’est pas des forçats et on est en vacances) avant de repartir vers le Cap Brett. Au moteur car des rafales à plus de 4 noeuds descendent des collines en hurlant, ce qui nous décoiffe passablement. A l’arrivée près du cap, heureusement, une légère brise d’Est-Nord-Est commence à se faire sentir, confirmée un peu plus loin par des petits moutons à la crête des vagues. Nous contournons la Piercy Island avec son Hole in the Rock, sous les regards des occupants d’un promène-couillon bien chargé qui ne trouve pas de meilleure idée que de passer juste devant le dit « Hole in the Rock » quand on est à l’angle idéal pour prendre une belle photo (ça se voit qu’il est pas en voilier et qu’il peut se permettre de faire demi-tour toutes les 3 minutes). L’île n’en est pas moins impressionnante et on la verra jusqu’à ce qu’on arrive au mouillage un peu plus au Sud, dans une Bland Bay qui n’a rien d’insipide, avec ses quelques îlots qui nous protègent de la légère houle de Sud-Est et sa grande plage de sable blanc. Au passage nous pêcherons Maurice, un gros maquereau-serpent plein d’arêtes mais néanmoins tout à fait mangeable !
Le lendemain, même topo : peu de vent le matin, puis ça se lève du Nord-Est l’après-midi … On fera tout de même tout à la voile, lentement mais sûrement à quelques dizaines de mètres des cailloux. Les paysages sont vraiment chouettes sur cette partie de la côte, on se croirait en Irlande : des îlots et des cailloux partout et des collines toutes vertes au loin … Nous arrivons dans le port naturel de Tutukaka et mouillons devant la marina avec 30cm d’eau sous la quille à marée basse, c’est chouette parfois d’avoir un dériveur lesté avec pas trop de tirant d’eau ! C’est très bien protégé et il y a une belle promenade à faire. Et en plus il y a du wifi gratuit ! Nous déciderons d’y rester une journée complète et de faire une croix sur Great Barrier Island, où on ira une prochaine fois pour en profiter plus longtemps. De toutes façons il n’y a pas de vent, autant profiter des promenades à terre tant qu’il fait beau ! Nous verrons même une baleine faire surface à quelques centaines de mètres depuis le phare …
Pas plus de vent quand nous décidons d’appareiller pour encore un saut de puce vers le Sud, mais il faut quand même avancer un peu ! Tant pis, on va mettre à contribution Dédé le XUD, qui permettra de créer un peu de vent apparent et de gonfler les voiles. Après avoir viré l’imposante Bream Head et sa crête ciselée, nous mouillons à l’arrivée dans Urquarts Bay à l’embouchure de la rivière qui traverse Whangarei, et sommes agréablement surpris par le paysage que nous trouvons : une petite montagne toute verte dont on peut faire le tour et même plus encore, du haut de laquelle on a de plus une très belle vue ! On ira même faire notre premier footing depuis très longtemps (c’est qu’il faut qu’on retrouve nos niveaux internationaux en rugby et en aviron après plus d’un an à donner un coup de manivelle de winch tous les trois jours !) après une jolie engueulade à propos du pontet d’une certaine poulie de drisse de pavillon de courtoisie cassée (chercher « bonne engueulade » sur cet article).
Nous serions bien restés un peu, mais le temps passe et il nous faut encore progresser vers le Sud pour rejoindre Kawau Island. D’autant plus que cette fois il y a 40 milles à faire et que le vent s’est enfin décidé à souffler, on ne va pas laisser passer l’occasion ! Les conditions sont très variables : on part comme des balles à plus de 6 noeuds plein travers pour ralentir à 3-4 noeuds lorsqu’Eole s’essouffle avant de nous sortir un bon force 6 juste avant l’arrivée devant la péninsule de Tawharanui dans une mer complètement en désordre à cause de la convergence des courants et du ressac contre la côte. Quelques gros tourbillons de courant plus loin et nous voilà à l’ancre dans North Cove, petite baie très protégée de l’île de Kawau bordée de jetées menant à d’innombrables maisons et villas. Nous commencerons l’exploration le lendemain en accostant sur un ponton privé où nous aiderons John, le propriétaire, à transporter les courses arrivées par ferry jusqu’à sa maison qui est en fait une chambre d’hôtes. Il était ravi d’avoir de la visite, nous a indiqué par où aller se promener, on a papoté un peu et c’était sympa !
On est restés quelques jours dans cette petite baie qui nous plaisait bien. A la fois parce que c’était facile pour Agnès de rentrer sur Warkworth avec le bateau-taxi, mais aussi parce qu’on aurait bien aimé croiser un certain Chris qui a une maison sur l’île et, étant donné sa position dans l’équipe néo-zélandaise de la Coupe de l’América, était susceptible d’avoir éventuellement quelques pistes pour un job intéressant pour Tomtom. On n’a pas vu Chris, mais on a fait connaissance de deux amis de longue date de « Daddy Doug » (si vous vous souvenez bien, Doug c’est le propriétaire du petit chantier où on a sorti Schnaps de l’eau) : Lin et Larry Pardey, qui revenaient d’une tournée aux Etats-Unis où ils ont présenté leur dernier livre. Pour les non-navigateurs (car les navigateurs ont probablement déjà entendu parler d’eux), Lin et Larry sont des marins très expérimentés qui ont construit leur bateau en bois et ont navigué sur quasiment toutes les mers du monde dans toutes les conditions imaginables. Ils ont beaucoup apporté à la plaisance en testant de nombreuses techniques et matériels, dans le gros temps particulièrement. Nous sommes donc particulièrement heureux d’avoir fait leur connaissance et d’avoir pu échanger avec eux. On leur a même raconté notre mésaventure de gréement, qu’ils ont trouvée intéressante et qu’ils ont relatée sur leur blog personnel ! On retournera très probablement les voir un de ces jours …
Mais c’est pas tout ça, on était quand même attendus à Auckland, puisque Maman Tomtom et Jean-Claude arrivaient le lendemain. Comme lors de la navigation précédente, ce fut assez instable tant en force qu’en direction. Partis avec 6 noeuds de vent on est arrivés dans 20 noeuds bien tassés, Schnaps faisant des pointes à 7 noeuds plein travers. On a même fait la course avec un gros ketch qu’on a rattrapé après qu’il nous ait doublé au moteur lorsque le vent était faible … pendant que la Sky Tower, à l’horizon, se rapprochait doucement. Voilà : Lorient > Auckland, c’était fait, on y était.
Plus qu’à trouver le chenal d’accès à la marina de Bayswater, préalablement sélectionnée pour sa proximité de la ville sans en avoir tous les inconvénients (on est à 10 minutes en ferry), à réussir une manœuvre d’amarrage délicate avec de bonnes rafales de travers et à profiter de ce qui va être la nouvelle maison de Schnaps pour un mois au moins. Comble du luxe … on a accès à des vraies salles de bain !!
Hey ho moi je m’en souviens de cette petite dispute de rien du tout… mais je n’ai pas trouvé la référence !!!
et merci d’avoir omis l’estomac a l’envers en plus de la mer en bordel !!!
bisous
hé bé c’est fastoche il suffit d’aller sur cet article d’appuyer simultanément sur Ctrl et F (ou cliquer sur Edition > Rechercher …) et d’entrer « bonne engueulade » dans la petite boiboite qui apparaît. Et on tombe sur une réponse de Tomtom qui dit qu’il organise délibérément une engueulade tous les 15 jours. Ouala ouala.
Merci mon fréro mais j’étais pas si bête… c’est ce que j’avais trouvé mais je pensais trouver l’évocation de cette dispute là !! :-P
N’empêche que j’ai tout réparé et hein bon voilà quoi c’est pas de ma faute si la ficelle du pavillon de courtoisie se trouve quasiment au même endroit que les bas-haubans quand je glisse et que je me rattrape aux bas-haubans et pis d’abord j’ai perdu aucune pièce dans la mer contrairement à certains…
Oula chuuuuut… vous allez pas encore la faire !!!
Bonjour à tous
Je lis l’article aujourd’hui et confirme : oui ce sont de vraies salles de bains dans la marina d’Auckland !
Bisous