(NDCLFC: j’avais pas d’inspiration pour le titre, j’ai laissé carte blanche à Tomtom)
Lorsqu’on a visité Schnaps la toute première fois, le carré était beau, propre, élégant avec ses rayures blanches et bleues. Un air Obélix qui inspirait confiance et donnait envie d’y vivre.
Puis on a acheté Schnaps, et on a commencé à y vivre. La saleté aussi… Si les housses de coussins étaient amovibles (donc lavables), les housses de dossiers ne l’étaient pas et ont commencé à accumuler la crasse. De plus en plus visiblement sur les bandes blanches – ou plutôt marrron-grises. A vrai dire, les housses de coussins ont également rapidement commencé à passer au motif rayures bleues et maronnasses. Précisons que le déhoussage n’est pas aisé, ce qui réduit l’envie de faire un lavage hebdomadaire, mais aussi que le tissu utilisé (un tissu à store) a tendance à conserver la couleur de la saleté au lavage. Nous avions donc – en tous cas après chaque lessive – des housses pleines de crasse propre. L’élégance des rayures était partie en fumée.
Pour pallier aux deux principaux soucis (déhoussage laborieux et crasse (parfois) propre visible), nous avons fait des housses de type drap-housse, fixées avec des élastiques sur les bords, en tissu en jean, au cours de notre voyage (précisément au mouillage en Dominique, en attendant que la pluie et le vent cessent). C’était il y a tout pile 7 ans.
7 ans et 2 loulous plus tard, les housses en jean avaient vécu. Elles avaient bénéficié de nombreuses réparations, le frottement des petites et grandes fesses ayant usé le jean jusqu’à la corde plusieurs fois. Mes chutes de jean se raréfiaient et chaque réparation nécessitait une optimisation de patchwork pour couvrir les trous. Les rayures originellement blanches des dossiers ne faisaient que devenir de plus en plus marron, avec des petites taches marron foncé. Ajoutons à cela les rideaux, efficaces et toujours en bon état, mais d’un motif encore différent, et on obtient un panaché de motifs et de taches d’une élégance discutable.
Donc on s’est lancés dans le projet de refaire les housses des assises et les dossiers.
On a choisi un beau tissu spécialement fait pour ça, lavable et tout et tout : Key Largo de Warwick. En couleur anthracite – un chiné de gris et bleu, un peu foncé mais difficile à tâcher ; on a aussi pris un peu de couleur cherry pour faire de patchs colorés et vifs quand l’usure pointera le bout de son nez. Ce tissu n’est pas donné, à 38NZD/m en 1.40m de largeur, mais il est doux, il est beau, il est facile à travailler, et surtout, surtout, il est lavable en machine, ce qui est assez rare pour un tissu de sellerie / ameublement. D’après les spécifications, c’est aussi l’un des plus robustes et résistants à l’abrasion … le temps confirmera.
Le design et les appros étaient faits avant les vacances de Noël : le tissu, du fil (j’ai largement surestimé la quantité de fil nécessaire… on a 4.5 km de fil gris maintenant), la mousse pour les dossiers, du velcro à coudre en kilomètres. Côté design:
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- pour les dossiers, la mousse fait tout le tour du carré. On a hésité à faire chaque U d’un morceau, mais les coins auraient fait des plis de mousse et de tissu, donc on a coupé aux coins. La mousse est faite de 25 mm de mousse dense-mais-pas-trop côté paroi auxquels sont collées deux épaisseurs de mousse très molle côté utilisateur. On a opté pour cette solution car on voulait des dossiers de 40mm d’épaisseur mais notre vendeur habituel ne proposait que 25 ou 50mm, et on n’était convaincus ni par l’un ni par l’autre. On a utilisé de la colle contact en spray pour tout assembler.
- le scratch qui ferme les housses des dossiers se trouve en bas derrière le dossier, donc invisible pour le visiteur du carré.
- deux bandes parallèles de scratch tiennent le dossier sur toute sa longueur. Côté paroi, on a mis le scratch qui accroche, fixé au scotch double face et sécurisé avec des agrafes. Côté housse, le scratch doux est cousu (le scratch doux ne s’accrochera pas au tissu quand il passera au lavage).
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- pour les assises, on a ôté et lavé les housses Obélix qu’on a toujours gardées, puis cousu un cadre de velcro qui accroche sur la face de dessous. Les housses en beau tissu recouvrent la face supérieure et les côtés, puis viennent s’accrocher sous le coussin grâce à des scratchs doux cousus sur les rabats.
On a mis à profit une semaine de temps pourri pendant les vacances de Noël (la même semaine que nos lecteurs français, la météo était très similaire des deux côtés de l’hémisphère !) pour réaliser les nouveaux dossiers et coudre les nouvelles housses. Les enfants étaient de retour à la crèche pour des petites journées, ce qui a aidé. Quand ils sont dans les parages, ils veulent aider, appuyer sur la pédale de la machine à coudre, etc., mais les tâches qu’on peut leur confier sont limitées (dérouler du velcro, apporter la machine à coudre sans changer tous les réglages – n’est-ce pas Bouzouk l’ingénieur qui démonte tout, enlever des épingles une fois la couture terminée…). La marina de Marsden Cove est dotée d’une salle que les voileux peuvent utiliser, ce que j’ai vraiment apprécié avec mes grands morceaux de tissu.
La mise en place fut extrêmement gratifiante: non seulement ça a marché du premier coup, mais en plus c’est beau. C’est visible, on peut toucher, on peut presque sentir la bonne odeur du tissu propre, tous les sens (presque) en prennent plein la figure, ça justifie le temps passé à tout préparer. En général nos bricolages apportent des changements positifs, mais pas très visibles (par exemple, Tomtom a déplacé quelques prises dans le carré et la cuisine, ajouté des prises usb pour charger nos appareils, et c’est super, mais pas aussi visible…)
Et voilà le résultat :
Ça a l’air facile comme ça, et à vrai dire ce n’était pas trop difficile (pas aussi soûlant qu’il y a 7 ans non plus, mais je n’étais pas cantonnée au carré pendant une semaine, au mouillage, à cause du mauvais temps…), mais soyons honnêtes, il y a eu des hics de réalisation :
- J’ai lavé le tissu avant de le découper, sur le conseil de ma super Mamie qui m’a toujours dit de laver un tissu avant de le coudre (s’il doit rétrécir, il rétrécira tant que rien n’est coupé ni cousu). Puis je l’ai fait sécher sur les filières de Schnaps, en changeant de côté au milieu du séchage. Quand j’ai étalé ma grande bande de tissu par terre pour la découper, elle était loin d’être rectangle : elle s’était déformée pendant le séchage. Par chance, il me restait encore une journée de beau temps, donc j’ai tout fait tremper et tout fait sécher dans l’herbe, à plat, retrouvant une forme rectangulaire. Juste une demi-journée perdue…
- J’ai dessiné les formes à couper sur l’envers du tissu (avec un crayon lavable emprunté aux loulous, super pour cette utilisation). Parfait pour les formes symétriques, un peu moins pour la grande forme asymétrique… surtout quand on s’en rend compte après découpe. Et hop, une autre demi-journée à recoudre la coupure (pas rectiligne, évidemment !), qui heureusement est à un endroit très peu visible.
- Je me suis retrouvée en rade de velcro… j’ai foiré mes calculs : je n’avais pas besoin de 25 mais de 33 mètres de velcro… Une petite pause le temps de faire des courses, et c’était reparti.
Il nous reste maintenant à :
- peindre toutes les parois en blanc (mais avant, il faut faire l’isolation, et plein d’autres choses donc ça sera pendant le grand refit)
- mettre des rideaux unis voire du même tissu que les coussins. Tomtom est en train de concevoir des hublots double-vitrage avec protection solaire et thermique intégrée donc ça sera peut-être simplement blanc et uni (et classe). Encore un truc qui attendra le grand refit.
Rendez-vous au nouvel an dans 7 ans pour un autre set de housses à coudre dans le mauvais temps ?
PS: certes, cette année on était trop occupés à profiter de nos vacances / bricoler / concevoir la prochaine annexe pour faire le traditionnel article de nouvelle année, mais cela ne nous empêche pas de souhaiter une très belle année à nos lecteurs !
Euh, vous n’auriez pas 5 minutes pour jeter un oeil sur notre intérieur à nous aussi et intervenir aussi efficacement ? bon, nous on a un peu triché, on s’est acheté un beau canapé tout neuf, sans faire travailler nos méninges ni nos mimines. Bravo à toi, Clairette, une corde de plus à ton arc.
oh, 5 minutes, on aurait, mais ça ne suffirait pas à avoir de bonnes idées (on a mis 7 ans quand même entre les 2 versions…) ni à les réaliser !!
Bonjour, heureux proprio de schnaps,
Nous sommes une jeune association protectrice des océans et venons de nous offrir un jolie gib sea 38 dl version ketch pour pouvoir travailler sur les flots.
nous avons parcourus vos différentes pages de blog qui sont pour nous des puits d idées extraordinaire.
nous pour info les deux grands dossiers amovible du carre, les anciens proprio on fait des housse qui s’enfilent sur la planche comme une chaussette, donc facile a de-housser.
nous vous contactons surtout pour la capote de roof que vous avez confectionné et dont nous aimerions en posséder une mais nous ne nous sentons pas l envie de la confectionner d une par manque d envie ;) mais vraiment par manque de temps.
sauriez vous ou nous pourrions nous en procurer une ? et a quel prix, je trouve rien sur le net car ca devient la jungle internet difficile de trouver directement ce que l on recherche de nos jours.
trés amicalement
Bonjour,
Merci pour votre commentaire, on est heureux que nos articles bricolage puissent servir à d’autres.
Pour vous procurer une capote toute faite, le plus simple est de trouver une sellerie marine proche de chez vous. Ça sera cher, mais comme je l’écrivais dans mes articles, ce n’est vraiment pas facile de faire une capote, le matériel coûte cher et l’expérience et le travail d’un vrai sellier qui vous fabriquera une capote de qualité valent l’investissement. Dans le domaine des voiliers, tout se fait sur mesure, donc difficile de trouver une capote d’occasion qui pourra être montée sur votre voilier – et ce n’est pas la faute de la jungle internet mais ceci dit, si vous voulez créer une autre association lucrative sans but pour évacuer les déchets d’internet et les fautes d’orthographe, allez-y !
bonjour
merci pour votre réponse.
nous n’aurons donc pas le choix ou d’attendre d ‘en confectionner une rigide.
et non pour le reste nous resterons dans le bénévolat, ;)
cordialement
En effet … soit vous êtes prêts à passer 2 semaines de conception / couture / ajustements / etc. pour en fabriquer une, soit dépenser ce qui correspond au travail à fournir par un sellier marine. Notez que notre expérience nous fait désormais pencher en faveur de la capote rigide dont le seul inconvénient est de ne pas être amovible, mais là aussi c’est du travail ou de l’argent, en sus des matériaux.
il y a longtemps que nous n’étions pas passé vous voir … il est tout beau Schnaps !!!
Félicitations et plein de bisous malgaches des TEREVA