Aux dernières nouvelles, notre liaison pont-coque était humide. Depuis, Tomtom a décollé tout le rail en alu qui couvrait cette liaison pour mieux voir ce qu’il y avait dessous, et à quel point c’était humide.
C’était donc mouillé sous le rail.
Et derrière ? Il a aussi meulé un petit bout du liston pour voir à quel point l’eau avait pu s’infiltrer.
Un petit schéma pour mieux comprendre : une fois le rail démonté, voici ce qu’il reste.
Donc, il faut dégommer la lèvre du pont complètement, enlever toutes les vis (qui tenaient le rail, ou qui ont été mises en place au moment où le bateau a été assemblé mais qui ne tenaient plus rien depuis longtemps), faire sécher, recoller par l’extérieur avec de la fibre de verre, remettre une bande d’aluminium pour faire pare-choc.
Pour ça il a fallu sortir le bateau de l’eau (meuler sur un bateau qui bouge au gré des flots c’est pas facile ; meuler sur l’eau sans empoisonner les petits poissons avec les poussières de fibre de verre c’est quasiment impossible). Ce qui nous a donc valu un autre petit tour sur l’eau, avec encore une météo magnifique.
On a sorti Schnaps à Okahu Bay. Le u se prononçant « ou », ça nous vaut notre dose de jeux de mots.
C’est pas trop loin de chez nous (30-35 minutes, en vélo ou en voiture, c’est quasi pareil à cause des bouchons), et on a une jolie vue quand on sort de la tente.
Mais comme on n’est pas là juste pour le tourisme, le dégommage a commencé, avec un peu d’aide d’un gars du chantier.
Le bourrelet de la coque, à nu, a subi quelques meulages de plus pour enlever le gel coat puis une couche de mat de verre.
Le bourrelet de la coque était humide. Il a rendu de l’eau avec les variations de température de la nuit, les mesures d’humidité montraient un certain nombre d’endroits pas nets, et on s’interrogeait sur la meilleure façon de faire sécher rapidement pour pouvoir commencer le recollage quand un cas de Covid s’est déclaré en NZ. Confinement, tout ça, et ben ça va sécher tout seul pendant au moins une semaine vu que personne n’a le droit d’aller au bateau. Au moins, le confinement est arrivé à un moment où Schnaps est à l’abri, le liston dégommé, il peut sécher. Trois jours avant ç’aurait été embêtant.
Pour la suite de cette histoire de liston, on va attendre que Jacinda nous dise quand on peut retourner au bateau.
Sinon, outre l’investigation, la recherche de solutions et l’organisation des travaux du liston, on a avancé des choses à l’intérieur.
J’ai vernis le rail de protection en chêne dans la cuisine. Ponçage, 2 couches de vernis, ponçage, 2 couches de vernis, ponçage, 2 couches de vernis, ponçage, ponçage très fin, une dernière couche de vernis satin, et ma foi une fois le ruban de masquage enlevé, c’est pas mal du tout. Le vernis satin c’est vraiment joli, tellement plus classe que le vernis qui brille !
Je me suis aussi lancée dans la fixation des trappes de visite des réservoirs d’eau. Trois de chaque côté. Je me suis appliquée, ça m’a pris du temps. Beau nettoyage des trappes qu’on a réutilisées, aspirateur pour éviter de mettre des poussières dans les réservoirs, perçage de pré-trous pour les vis, silicone partout, vissage, lissage du silicone au liquide vaisselle pour que ça n’accroche pas de cochonneries…
Mais au moment de resserrer les vis, la plupart tournaient dans le vide, autant dire qu’elles ne tenaient rien, ce qui n’est pas idéal pour des réservoirs d’eau sensés être étanches. Et c’était l’heure pour moi de partir chercher les loulous à la crèche et à l’école.
Tout ça parce que pour mes pré-trous, j’ai utilisé un forêt de la taille du diamètre intérieur du filet des vis alors qu’il aurait fallu utiliser un forêt bien plus petit, parce que le contreplaqué est tendre…
Tomtom a rattrapé tout ça en tournant un peu les trappes de visite et en reperçant des plus petits trous, bref, en refaisant tout avant que le silicone ne prenne.
Tomtom a continué le câblage électrique, l’étiquetage et le rangement des câbles joliment dans les faux-plafonds.
Et j’ai commencé à mettre des charnières sur les portes des placards de la cuisine.
On avait réussi à retrouver les mêmes charnières que celles d’origine, et à les faire expédier de France (merci les parents). J’ai commencé à essayer d’en monter, Tomtom m’a aidée à faire un outil pour percer plus facilement et de façon fiable dans les tranches des portes, j’ai retenu la leçon des vis qui tournent dans les trappes de visite et je n’ai pas percé de trop gros pré-trous.
Mais c’était pas facile de percer les trous sur les parois qui tiennent les charnières. D’abord parce que ça se joue au demi-millimètre, aussi parce que rien n’est parfaitement droit ou perpendiculaire dans un bateau, un peu aussi parce que j’ai mis ma dose d’erreur dans le mix… J’ai fini par accepter la proposition de Tomtom de faire des « fausses charnières » en métal, des guides à visser dans les portes là où on met les charnières et qui me montrent exactement où percer.
Mais comme je remontais des portes mises en places puis démontées puis remontées (parce qu’il a fallu reboucher des trous mal placés ou ajuster certaines largeurs de portes), ça ne rentrait plus. Et pourtant ça rentrait avant !!
Les coupables : les charnières. Elles sont simples, discrètes, mais les pièces ne sont pas symétriques, et certaines sont clairement différentes de leurs copines.
J’ai passé un moment à refaire le puzzle de quelle charnière allait sur quelle porte dans quel sens, mais j’ai réussi à tout refaire rentrer. Maintenant je marque toutes celles que je monte avant de démonter !
Il me reste encore pas mal de portes de placards, Jacinda me dira quand je pourrai continuer.
Tomtom a également mis en place les toilettes, l’electroscan (notre station d’épuration) et la tuyauterie qui transporte toutes les matières à évacuer.
Évidemment il y a plein d’autres petits trucs qu’on fait et qu’on ne note pas, des découvertes comme le passe-coque de la prise d’eau de mer dans la cuisine qui a été bouché avant la peinture de la coque (c’est pratique d’être hors de l’eau pour s’en apercevoir et repercer…), un test de la machine à laver avec de vrais vêtements sales…
Pour les courageux qui lisent jusqu’au bout, un petit jeu :
C’est la vue d’un horizon tout blanc parce qu’on est dans la tente ?
Bien vu ! Avec une couche de plastique en plus qui couvre le haut du bateau et réduit le risque que la poussière liée au meulage du liston se propage dans le bateau.
La vue panoramique pour le cuisinier qui voudrait tester la cuisine avec de la vraie nourriture, au cas où un confinement sera décidé alors que vous seriez sous la bâche plastique du chantier :-). J’imagine, confinés à 6 la dedans… !
Oui :) vue sur un film protecteur et sur la bâche…
On a le droit de sortir si on est confinés, pour aller prendre l’air et « écarter les jambes » nous a dit le ministre de la santé aujourd’hui…