Note introductive : Oui, nous sommes bien arrivés, comme vous avez pu le voir dans la colonne de droite sur « En direct de Schnaps ». Et oui, on a eu des petits soucis techniques qui ont publié un nombre incalculable de fois le même article sur le blog, ce qui fait que les abonnés aux alertes ont reçu des annonces « 10 nouveaux articles sur le blog » alors qu’en fait, pas du tout. Merci au Petifrère de Clairette qui a géré tout ça pour nous quand on était en mer…
Bref, il nous reste encore quelques articles à publier (voire à écrire) concertant la traversée du Pacifique, donc vous allez les avoir, vos 10 (heu non, ptêt pas 10 quand même, doucement) nouveaux articles. En revanche, notre wifi étant limité, pour les photos sur Picasa, faudra être patient… à la prochaine escale, peut-être ?
Après nos déboires de haubans la semaine passée, nous voici repartis vers notre nouvelle destination : les îles Gambier, avec une petite escale à Pitcairn si le vent ne souffle pas trop du Sud … Enfin, si le vent souffle tout court, car on a eu un remake du Pot-au-Noir pendant quelques jours, en version moins confortable car il y avait plus de vagues ! Bilan : 60 milles par jour pendant 4 jours, c’est un peu déprimant !
On a quand même réussi à accélérer un peu après avoir nettoyé la coque. En effet, en remontant la pale du régulateur pour une petite séance de moteur et charge de batteries (les tourbillons créés par l’hélice malmènent Raymond), on s’est aperçu qu’il y avait un ou deux mollusques collés dessus, du type de ceux qui aiment s’agglutiner sur la coque depuis notre arrivée sous les tropiques (ça avait commencé au Cap-Vert). Bon, on verra plus tard. On met le moteur, 1500 tours, d’habitude on fait un bon 4 à 4.5 nœuds à ce régime, et là, on reste bloqué à 2.5 – 3 nœuds ! Ça et l’indice du mollusque sur Raymond, ça sent pas bon.
Et en effet, en jetant un œil sous la jupe (hihi on regarde sous la jupe de Schnaps), vision d’horreur : un champ de mollusques de 3 à 5 cm d’épaisseur, planté avec une régularité et une densité jamais vues jusqu’alors … Pas étonnant qu’on perde autant en vitesse !
En fait on les connaît ces bestioles, et on n’a jamais réussi à s’en débarrasser complètement, malgré de consciencieuses séances de grattage de coque au mouillage. En général, ces sales bêtes affectionnent particulièrement les endroits de la carène qui sont lavés par les vagues : une fois dans l’eau, une fois dans l’air, splotch gloub splotch splotch. Normalement, elles ne se développent qu’au mouillage, quand le bateau est relativement immobile, et en traversée on est tranquilles à condition d’avoir bien gratté avant (et là Clairette avait tout nettoyé super bien à Panama) … Oui mais cette fois-ci, on est restés dans les calmes pendant un moment, autour de l’Equateur. Et comme cette zone correspond à une région très riche en plancton (il fallait voir le sillage phosphorescent – même à faible vitesse – de Schnaps la nuit) grâce à l’eau qui remonte des profondeurs de l’Océan Pacifique, les petites bestioles ont eu des conditions idéales pour faire des tas de bébés qui ont colonisé la coque ! Et cette fois, elles ne se sont pas contentées des 20 cm autour de la ligne de flottaison, mais elle se sont mises partout partout partout, de la proue à la poupe et de la ligne de flottaison jusque sur la quille. Au moins on voit que l’antifouling ne se foule pas trop …
Bon c’est pas tout ça, mais il va falloir nettoyer … On a donc profité de la fin de nos quelques jours de pétole pour envoyer Clairette équipée de sa combi (pour flotter mieux, rester plus longtemps sans avoir froid mais aussi et surtout pour se protéger des méduses et des chocs) et reliée à une aussière tendue le long de la carène expédier tout ça au fond de l’Océan histoire de regagner les 30% de vitesse perdus. Croyez-nous si vous voulez, il y avait même des crabes (des albinos, tous blancs) !!
Deux séances d’une bonne heure chacune, grattage de coque au gré des vagues (de quoi attraper un petit mal de mer le premier jour !), ce n’est pas confortable, ce n’est pas évident, c’est fatigant… Car en plus de se maintenir dans une position qui permet de gratter, il faut décrocher ce tapis dense à poils mous et visqueux. Là-dessous, on rêve d’une tondeuse à gazon version marine. Et puis autant au mouillage, on fait de l’apnée pour bien nettoyer le dessous de la coque, autant en pleine mer on se contente de nettoyer les flancs et un peu plus, mais tant pis pour les dessous de la coque, et tant pis aussi pour l’arrière qui tape trop dans les vagues pour se laisser gratter.
Enfin le grattage de coque en pleine mer a quelques petits côtés sympathiques :
– c’est joli tout ce bleu intense à perte de vue
– on fait connaissance avec les poissons-pilotes, zébrés, qui accompagnent Schnaps dans ses pérégrinations en le prenant pour une grosse baleine
– quel plaisir de voir le GPS annoncer des vitesses qui dépassent les 3 nœuds !
On mettra des photos des mollusques et de la sirène en combi lorsqu’on rencontrera un wifi, vous verrez, c’est pas joli joli (surtout les mollusques).
Sinon, les dernières nouvelles : le bas-hauban tient toujours, on s’est remis à avancer correctement, on va bientôt changer de carte marine pour entrer dans la carte « Polynésie Sud-Est » et le stock de livres non lus à bord diminue dangereusement ! On fera sûrement un tour dans une librairie à Tahiti (sous réserve qu’elles soient autrement fournies que celles qu’on a croisées aux Antilles, la Bible illustrée ça va bien 5 minutes), si vous avez des titres à nous conseiller, faites-vous plaisir dans les commentaires !
Maintenant que nous vous savons au ponton, sûrement pas inoccupés, mais apaisés, nous voudrions vous dire que vous êtes des oiseaux sacrément rares.. et aussi : de très forts bravos et bisous pour tout ! La petite sirène danoise peut rester sur son rocher, il y a maintenant une référence autrement valeureuse ! A quand les photos et le conte ?
Nous voici donc agitateurs culturels …si nos suggestions vous tentent, voici quelques livres que nous avons appréciés… La Confrérie des Eveillés de Jacques Attali, A marche forcée de Slawomir Rawicz, Sur les pas d’Ella Mayard, de je ne sais plus qui, Une femme, d’Anne Delbée… voilà, autrement il y a l’Histoire de la Musique en BD, c’est autrement attrayant que la Bible..
Oups ! pardon ! un commentaire ne doit pas être un roman !
Re bisous pour vous deux
Merci pour les références de bouquins, par contre pour la ptite sirène on n’a pas bien compris, va falloir nous expliquer !
Mais c’est que la petite sirène danoise (en référence à Andersen, ça vous dit ?) elle est posée sur son rocher, dans le port de Copenhague, et que elle, elle n’a « que » sauvé un prince naufragé, alors que la sirène Clairette, elle, a frotté, décollé, … les mollusques en plein Océan, pou permettre à Schnaps d’améliorer ses performances… Voili voilà ce que je voulais dire !
Nouvelle proposition pour votre bibli : La Petite Sirène de H.C. Andersen
Bisous