On ne s’y fait toujours pas, mais Noël c’est en plein été dans l’hémisphère Sud. Qui dit été dit vacances, donc nous avons pris le large en famille sur Schnaps pour profiter de l’été, des vacances, de Schnaps, des paysages de la Nouvelle-Zélande et de Petit Bouzouk.
Quelques menus travaux de préparation avant de partir, du rangement et un approvisionnement généreux en couches, et nous sommes partis juste après Noël, direction le prochain mouillage à 2 heures.
Pas de grande traversée cette fois, nous avons fait beaucoup de sauts de puces, visité pas mal de baies, en changeant au gré des prévisions météo et de nos envies.
Voici un petit aperçu de nos pérégrinations:
Comme on ne va pas raconter toutes les escales sinon vous allez trouver ça ennuyeux, je propose une petite sélection de photos, sachant qu’il y a aussi plus de photos dans notre album Picasa (ça vaut le coup, il y a même des vidéos rigolotes – on vous conseille de ne pas accepter la redirection vers Google+ si elle a lieu et de rester sur Picasaweb pour profiter des légendes), et un zoom sur deux escales.
Le premier zoom sera sur Rakitu, également appelée Arid Island.
Il semblerait qu’elle ne soit peuplée que par des moutons (on n’a pas vu de moutons, mais c’était blindé de crottes de moutons – à moins que l’hélico saupoudreur soit passé juste avant notre balade), quelques volatiles dont l’un s’est presque fait passer pour un kiwi, et un couple de gardiens du DOC (Department Of Conservation).
Mais si la balade à terre est très jolie, ce n’est pas là qu’est le clou du spectacle. La baie dans laquelle nous avons jeté l’ancre est constituée de grottes plus ou moins inondées par la mer. Nous sommes partis explorer ces grottes en annexe, Bouzouk faisant office de figure de proue. La plupart des grottes sont hautes et étroites et forment des galeries dont certaines donnent accès, selon la marée, à la baie de l’autre côté.
Cependant l’un des rameurs était un peu effrayé par les bruits de chasse d’eau et de gargouillis crées par la houle se réfléchissant sur les parois rocheuses, ce qui nous a valu des discussions rigolotes:
– C’est quoi ce bruit ? Non mais attends je suis sûr que c’est l’antre de la Bête
– Mais non t’en fais pas
– Et tu veux aller là ? Non c’est beaucoup trop étroit, on va rester coincés et on va se faire bouffer
– Ne t’en fais pas tout va bien se passer
– Nan mais t’as vu là ce sont les narines du monstre, j’en suis sûr, si on y va on va le chatouiller et il va éternuer, on va se faire éjecter
– Tais-toi et rame.
Le deuxième zoom sera sur la longue escale que l’on a passée dans la baie de Oneura, toujours sur Great Barrier, avant de rentrer sur Auckland. À vrai dire on y est restés 4-5 jours car le vent a soufflé, soufflé si fort que la maison s’est envolée (référence à une histoire pour petits voulue). Pas à ce point, mais bien de quoi faire tourner Irène l’éolienne en bourrique pour que l’on puisse regarder des films et laisser un ordi tourner.
Donc en attendant que le vent se calme d’une part, et souffle dans la bonne direction pour que l’on rentre enfin d’autre part, nous avons pris un rythme « tranquilou bloqué à bord ».
Au menu pour Tomtom, du rangement dans les coffres, de la modélisation sur Catia un peu plus poussée que la toute première modélisation dont vous voyez de temps en temps des images sur ce blog. En effet, autant l’arrière du bateau, le cockpit et la capote son bien dessinés, autant le gréement et l’avant du bateau étaient un peu bâclés. Or comme Tomtom se penchait sur la position de notre futur deuxième enrouleur pour le numéro un et sur la position de l’étai largable de tourmentin, il a fallu remesurer tout ça en détail (enfin, remesurer les éléments de l’avant du bateau, pour le gréement il a réutilisé la plupart des mesures faites à Mangareva).
Au menu pour Clairette, le démontage et nettoyage de tous les winches (mmm la graisse sale), puis de la conception et du début de réalisation de couture, pas pour Schnaps mais pour une robe dans un tissu qu’on a acheté aux Fidji il y a un petit moment, avec l’aide de Tomtom en conseiller mode/épinglage et Bouzouk en apprenti couturier qui n’a le droit de toucher que les chutes de tissu approuvées sans épingles.
Évidemment on a aussi passé du temps à jouer avec Bouzouk, qui sait maintenant assembler des briques de Duplo et lancer des balles, à faire du pain, à se motiver pour aller se laver alors qu’il y a bien trop de vent et que l’eau a perdu un degré (18°C, glagla) …
Le dernier jour, comme le vent s’était calmé et que les sorties en annexe étaient envisageables, Bouzouk et moi sommes allés nous promener à terre pour déboucher sur une autre baie, Smokehouse Bay. Nous avions déjà fait cette ballade en arrivant, avant que le vent ne se lève, avec Tomtom, et nous avions découvert un petit coin semi-aménagé bien sympathique. Une famille du coin a installé des fumoirs à poisson (ce qui nous intéressait assez peu vu qu’aucun poisson n’a voulu mordre à nos hameçons) ainsi qu’un système de canalisations qui offre de l’eau potable (venant d’une source et filtrée) et surtout une petite cabane avec un ballon d’eau chaude et une baignoire. Il suffit de ramasser du bois, de faire un feu dans le poêle et hop, un bain d’eau douce et chaude ! Bouzouk et moi avons donc profité de notre premier bain de 2014 dans une vieille baignoire, c’était royal. (Tomtom était resté à bord, il se disputait avec Catia qui tordait le bateau dans tout les sens quand il changeait des mesures).
Comme on a testé la croisière avec un petitou et qu’on connaît des gens qui ont aussi des petitous et qui aiment la voile, fendons-nous d’un paragraphe « Petit à bord ».
Ça s’est vraiment très bien passé avec Bouzouk. Il était dans son environnement normal, donc ça a dû faciliter les choses, mais il n’a pas du tout été malade, il a joué tranquillement et il aimait même beaucoup quand le bateau tapait dans tous les sens. Nous et Schnaps on n’aimait pas vraiment, on a d’ailleurs changé de cap et de destination lorsque c’était le cas et on a bien fait, mais Bouzouk trouvait que la gravité aléatoire c’était amusant.
Pour les manœuvres de départ et d’arrivée, Bouzouk était toujours à l’intérieur du bateau, ce qui nous permettait de nous focaliser sur Schnaps pendant ces quelques minutes. En nav, il était souvent à l’intérieur, à faire la sieste, à bouquiner, à explorer notre placard à chaussures, à tenter de se faire les dents sur un vieux bout ou à étudier son gilet de sauvetage. Il venait de temps en temps dans le cockpit, mais pour cela il lui fallait être tartiné de crème solaire, mettre le gilet de sauvetage, attacher la longe, mettre des lunettes de soleil et un chapeau. Le gilet de sauvetage perturbait son équilibre et il en avait vite assez, donc il ne passait jamais très longtemps dans le cockpit. De plus, en nav il lui était interdit de toucher à la barre, ce qui n’était pas toujours de son goût. Au mouillage, en revanche, le cockpit couvert du taud pour la protection solaire était bien accueillant pour un petit bonhomme sous surveillance.
Côté purement pratique, nous n’apprendrons pas aux jeunes parents que les couches usagées sentent très vite. Mais les couches usagées stockées depuis 2 semaines, ça pue franchement, même dans 2 épaisseurs de sacs et dans la baille à mouillage. Et on atteint bien plus vite des volumes faramineux de déchets !
Le paragraphe technique : RAS ou presque. Juste des fils de couture usés par les UVs, comme la sangle de génois au point de drisse (tout en haut de la voile) qui a lâché en nav et que Tomtom a recousue tout comme le lazy bag qui se délitait là où les fils sont exposés au soleil, et la capote qu’il va falloir recoudre à certains endroits. Plus l’anémo qui a refusé d’indiquer la vitesse du vent – problème désormais résolu – et la valve de surpression du chauffe-eau qui vidait trop généreusement le surplus d’eau chaude dans la mer (ce qui est fort agréable quand on se baigne, ça fait des courants chauds, mais qui est très moyen quand on veut économiser l’eau). Bref, même si on apprécie toujours d’avoir tous nos outils à bord, rien de bien sérieux à déplorer, Schnaps est un bon bateau, on l’aime et on continue à faire plein de plans sur la comète pour continuer à l’améliorer.
On a tout de même longtemps cherché l’inscription ‘Venez mouiller le plus près possible de nous’ sur notre coque ou notre taud de GV, on n’a pas trouvé. Et pourtant, quasi-systématiquement, on avait beau se trouver un coin de mouillage bien tranquille en arrivant dans l’après-midi, il y avait toujours un zozo pour venir s’installer juste avant la nuit à une ou deux longueurs de nous, ce qui est loin d’être suffisant quand c’est profond. Zozo souvent gréé en ‘promène-couillon’, c’est à dire sans mât ni voiles, avec parfois le générateur diesel en continu et la sono à bord (là, pour le coup, on a bougé, on voulait dormir, nous).
Quelques chiffres pour finir [NDTLGP : extraits du super logiciel de Tomtom]:
- 17 escales dont 2 pour manger tranquilou à midi et 1 pour s’occuper du génois dont la sangle a lâché
- 215.5 milles en 24 jours
- Vitesse maximale : 7.6 noeuds en mode papillon, vent arrière sur le trajet Coromandel > Great Barrier
- Vitesse moyenne pendant ces 4 semaines : 4 noeuds
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