Les travaux à distance, c’est quand même pas toujours facile. Certes, on sait que Dave et son équipe sont très bien, qu’ils sont super honnêtes, qu’ils font du bon boulot, mais quand on ne monte pas à Oromahoe pendant plusieurs semaines alors qu’ils travaillent sur des choses un peu complexes comme la capote ou l’amélioration des hiloires (boucher l’arrière du cockpit, là où les vagues rentraient pour tout mouiller, en tenant en compte le positionnement du balcon et du portique), c’est pas évident. En l’occurence, Dave avait envoyé une photo à Tomtom pour faciliter la conversation au téléphone et la photo montrait des choses pas jolies jolies… Les schémas qu’on bricole à distance, scanne et envoie par mél avec des explications écrites, c’est bien joli, mais ça ne vaut pas une bonne discussion avec Schnaps sous la main et un crayon pour dessiner sur la bête ce qu’on attend.
De fait, il y a eu un peu de stress la semaine dernière, des remises en question, les engrenages des méninges en roue libre : certes la capote et les hiloires ne sont pas super simples, mais s’ils n’ont pas compris ce qu’on a demandé pour ça, qu’est-ce que ça va être pour la suite ? Est-ce qu’ils se rendent compte de ce qu’on veut faire au final avec les hiloires ? Est-ce qu’on prévoit de finir les travaux extérieurs (coque, pont, cockpit etc) pour pouvoir remettre le bateau à l’eau, et on trouve d’autres gens pour faire l’intérieur ? Quand est-ce qu’on va pouvoir retourner vivre à bord ? Et puis on sait que Dave et son équipe en ont un peu assez du bateau d’à côté qui était entré au chantier pour juste trois petits trucs et dont la todo liste a grossi, grossi, grossi (comme dans beaucoup de projets), est-ce qu’ils vont en avoir ras la casquette de Schnaps aussi ?
Donc on est montés dimanche dernier. Agnès et Alex ont gentiment accepté qu’on leur refile les loulous (merci !!) et la 406 et nous sommes partis en expédition pour la journée.
On a bien fait. Dave a beaucoup de talents, mais pas celui de photographe : la photo qu’il avait envoyée donnait l’impression d’une situation pire que la réalité, c’était pas si grave comme erreur, et pas si difficile à rattraper. Le bateau d’à côté était fini, prêt à partir (on serait bien restés pour le voir monter sur le camion parce que c’est un chouette camion, mais on voulait rentrer à une heure raisonnable donc on n’a pas pu), Dave et Julie avaient l’air bien plus sereins, les discussions étaient faciles (comme d’habitude), les travaux ont pas mal avancé sur Schnaps, bref, que du positif. On a même vu le gréeur, qui n’a pas l’air super communicant par mél, mais avec qui la communication de vive voix devant le mât fonctionne sans souci.
Et j’en ai profité pour clarifier avec Dave et Julie ce qu’on veut faire à l’intérieur, une fois que l’extérieur sera fini et si Dave et son équipe sont toujours partants pour continuer à travailler sur Schnaps, pour éviter qu’ils tombent des nues d’ici quelques semaines. On leur avait déjà donné une liste détaillée il y a un moment, en théorie il n’y a pas de surprise, mais en pratique, les listes en format électronique ne sont pas leur tasse de thé. Papoter, quand c’est possible, ça marche bien.
Et à part ces réflexions sur les fluctuations de nos interrogations et de notre niveau de stress, les travaux avancent.
La capote est complète maintenant (sauf les vitres). Il reste du fignolage et du boulot sur les surfaces, mais elle est belle, robuste, grande, prometteuse.
Le pont a pris une couche de résine supplémentaire pour préparer une surface plane et régulière.
L’arrière du cockpit et les hiloires sont encore en cours, ils étaient en pause volontaire jusqu’à la discussion du week-end.
La coque est sèche, archisèche et ils ont commencé à lui remettre des couches de fibre de verre pour remplacer les parties cloquées qui avaient été enlevées.
À l’intérieur, la varangue pourrie entre la salle de bains et le carré a été enlevée, elle sera remplacée par une belle varangue toute solide et complètement protégée de toute humidité.
Et maintenant que le bateau d’à côté est parti, les travaux sur Schnaps vont avancer plus vite avec la main d’oeuvre disponible, donc il faut qu’on s’active sur la conception détaillée de ce qu’on veut dedans ! Ce week-end on conçoit les nouveaux réservoirs d’eau.
Passons maintenant aux petits jeux. D’abord, celui de la dernière fois avec les yeux du poisson: ce sont effectivement les dalots de la baille à mouillage, qui servent à évacuer l’eau qui remonte avec la chaîne (ou quand on la rince). Les anciens dalots ont été bouchés donc on ne voit plus les coulures marronnasses indélébiles assez peu seyantes qui en sortaient, les nouveaux dalots sont profilés pour ne pas goutter sur la coque, donc pas de coulure et Schnaps aura une proue bien plus élégante pour attirer les dauphins qui viendront accompagner nos prochaines navigations (on peut rêver !)
Et un nouveau petit jeu, pas super facile (mais ç’aurait pu être pire, j’aurais pu vous mettre la photo de la varangue pourrie vue de près sans plus d’explications !)
La nouvelle varangue ?
Oui oui oui !! Gagné :)